jeudi 26 août 2010
Un article de Thierry LAURENT et Ferhat MIHOUBI, chercheurs du Centre d’Etude des Politiques Economiques (EPEE) de l’université d’Evry Val d’Essonne.
Article de Thierry LAURENT & Ferhat MIHOUBI
Centre d’Etude des Politiques Economiques (EPEE)
FR CNRS n°3126 : Travail, Emploi et Politiques publiques (TEPP) Université Evry Val d’Essonne & UniverSud PARIS
Décembre 2009
L’article présente une évaluation économétrique, sur le marché du travail français, de la discrimination salariale fondée sur l’orientation sexuelle. Il s’agit de la première étude tentant d’évaluer l’ampleur de cette discrimination en France. Après avoir identifié les couples de même sexe à partir de l’enquête emploi de l’INSEE, on propose des estimations du rendement de l’orientation sexuelle, dans le secteur privé et dans le secteur public, de façon à déterminer si les lesbiennes et les gays subissent une pénalité salariale. Les résultats obtenus montrent l’existence d’un désavantage salarial des homosexuels hommes par rapport à leurs homologues hétérosexuels, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public ; l’ampleur de cette discrimination varie de −6.5% environ dans le secteur privé à −5.5% dans le secteur public. Dans le secteur privé, le désavantage salarial subit par les homosexuels masculins est plus élevé pour les travailleurs qualifiés que pour les non-qualifiés et – dans les deux secteurs – pour les vieux que pour les jeunes. La discrimination est également plus faible à Paris que dans le reste de la France. Comme dans d’autres pays, on ne peut conclure à l’existence d’une discrimination salariale à l’encontre des lesbiennes.
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