mardi 6 novembre 2012
La Fédération LGBT salue ce qu’elle qualifie de "première" et promet de rester vigilante quant à son application effective.
communiqué de presse de la Fédération LGBT - Angers, mercredi 31 octobre 2012
Mercredi 31 octobre, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, a dévoilé au conseil des ministres son plan d’action contre les violences et les discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre.
Fruit d’une mission interministérielle confiée par Matignon à Najat Vallaud-Belkacem, ce plan d’action gouvernementale, contre l’homophobie et la transphobie, reprend nombre des propositions issues des groupes de travail associatifs, auxquels la FÉDÉRATION LGBT a participé. Ce plan engage le gouvernement et nombre de ministères.
La FÉDÉRATION LGBT salue ce que jusqu’alors aucun gouvernement français n’avait eu la volonté, ni le courage politique de faire. Cette avancée est un premier pas vers une politique plus générale de lutte contre les discriminations et les représentations homophobes et transphobes, encore tellement ancrées. Pour s’en persuader, il suffira de prendre connaissance des déclarations de celles et ceux qui s’offusqueront de ces mesures.
La FÉDÉRATION LGBT a pris note que parmi ses revendications, et celles de plusieurs autres associations -Act Up, Aides, l’Ardhis, le RAVAD- certaines seraient traitées par le ministère de la Santé de Marisol Touraine, hors ce plan d’action. Sont concernées : la création d’un nouveau critère légal de discrimination lié à la séropositivité (la sérophobie), le refus du dépistage obligatoire, la question de droits au séjour, des soins posthumes, de la création de centres de santé communautaires.
L’ouverture du mariage aux couples de même sexe et à l’adoption, contenus dans le projet de loi présenté mercredi prochain en Conseil des ministres, étaient également hors du périmètre de nos discussions avec la mission interministérielle. Pas plus que la filiation, a fortiori l’autorité parentale, et la PMA, les grandes absentes du texte gouvernemental.
Pour la FÉDÉRATION LGBT ces points devront faire l’objet d’amendements présentés par les députés lors du débat parlementaire.
Ce plan d’actions fera l’objet d’une évaluation dans six mois, tandis qu’un comité de suivi va être installé.
Tout en se félicitant du travail fourni par les associations LGBT, la mission interministérielle et ses représentants, la FÉDÉRATION LGBT sera particulièrement attentive à ce que l’annonce de ce plan d’actions ne vienne pas perturber les débats du projet de loi sur le mariage et de l’adoption par les couples homosexuels, et ses améliorations encore largement nécessaires.
La FÉDÉRATION LGBT note que l’annonce de ce plan n’a fait l’objet d’aucune communication précise de budget quant à son application.
La FÉDÉRATION LGBT sera aussi attentive à la refonte du système statistique des services de police et de gendarmerie, par les ministères de la Justice et de l’Intérieur. Elle a gardé le souvenir du dossier Edvige.
La FÉDÉRATION LGBT a ressenti beaucoup de résistances au changement d’état civil libre et gratuit en mairie pour une vie sociale digne des personnes transgenres. Elle prend acte de la saisine de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) mais elle sera particulièrement attentive à ses réponses. C’est en effet la CNCDH qui avait émis un avis défavorable, le 19 novembre 2004, à propos du projet de loi relatif à la lutte contre les propos discriminatoires à caractère sexiste ou homophobe. Un avis accompagné à l’époque de la position subsidiaire du cardinal Jean-Marie Lustiger. Reste à la CNCDH, grâce à ses nouveaux membres, à faire la démonstration d’un nouvel équilibre établi sans influence religieuse.
Le gouvernement peut encore saisir l’occasion de la reprise du travail, par deux sénatrices, de la proposition de loi engagée par Michèle Delaunay pour soutenir une nouvelle proposition de loi novatrice à l’exemple de la loi argentine et de la résolution 1728 (2010) du Conseil de l’Europe, au bénéfice des personnes trans et transgenres.
Parmi les mesures annoncées ce mercredi :