mardi 9 avril 2013
communiqué SOS homophobie - 8/4/2013
Alors que les débats s’ouvrent au Sénat sur le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de personnes de même sexe, les violences commises par les opposant-e-s au projet de loi se multiplient :
Et il ne s’agit ici, que d’une liste des événements médiatisés. Combien de victimes anonymes ont pu être la cible de violences homophobes toute cette semaine ? Beaucoup trop. Plus de 60 témoignages reçus par SOS homophobie cette dernière semaine, ce qui laisse présager un nombre bien plus important d’actes homophobes pratiqués.
Alors que depuis des mois les opposant-e-s au projet de loi invoquent une absence fantasmée de débats, voilà qu’ils sont empêchés.
Alors que depuis des mois les opposant-e-s au projet de loi se déchargent de toute homophobie, voilà que des visuels fleurissent invitant aux agressions physiques à l’encontre des personnes LGBT.
Alors que depuis des mois les opposant-e-s au projet de loi se déchargent de toute violence, voilà que plusieurs agressions physiques très violentes ont lieu en plein cœur de Paris et certainement ailleurs.
Alors que les opposant-e-s au projet de loi n’hésitent pas à outrepasser les règles qui leur sont posées comme à tout-e citoyen-ne, règles allant d’une interdiction formelle de manifester sur les Champs Elysées à l’interdiction d’utiliser des téléphones portables dans les tribunes de l’Assemblée nationale ou du Sénat, ou encore à respecter la voie publique, on est en droit de se demander quel ordre sociétal est ici revendiqué ? Un ordre qui permet de s’affranchir de toute règle selon son bon vouloir ? Un ordre qui autorise les violences et le bâillonnement du débat ? « Si les démonstrations de force font plier les consciences et les convictions des élu-e-s, dans ces conditions on n’est plus en démocratie » [1].
SOS homophobie, comme d’autres associations, agit en justice contre le « syndicat » étudiant GUD qui a ouvert le bal de cette semaine homophobe, en raison des visuels diffusés sur Internet et appelant à agresser physiquement les personnes LGBT.
De telles violences sont purement et simplement inacceptables. SOS homophobie les dénonce avec toute la légitimité qu’est la sienne en tant qu’association qui écoute, soutien et accompagne les victimes de lesbophobie, gayphobie, biphobie et transphobie depuis bientôt 20 ans.
Chaque année SOS homophobie s’inquiète d’une augmentation du nombre de témoignages d’agressions physiques. L’augmentation globale du nombre de témoignage en 2012 et début 2013 est sans précédent, notre association ne peut que s’alarmer de la tournure dramatique des « débats ».
SOS homophobie, association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie créée en 1994, tient une ligne d’écoute anonyme et publie le Rapport annuel sur l’homophobie. Elle est agréée par plusieurs académies au titre de ses interventions en milieu scolaire.
Elisabeth Ronzier, présidente
[1] Chantal Jouanno, sur France Bleue le 4 avril 2013