dimanche 25 novembre 2012
SOS homophobie exprime son incompréhension, sa déception et son désaccord total avec l’annonce faite par François Hollande, de possibilité de délégation prévue pour les maires qui ne souhaiteraient pas unir des couples gays.
communiqué SOS homophobie - 21/11/2012
Interpellé sur les futures célébrations de mariages de couples de même sexe, le président de la République a déclaré devant les maires de France réunis en congrès à Paris : « les possibilités de délégations (d’un maire à ses adjoints) existent et peuvent être élargies ». Il a précisé que « la loi s’applique pour tous dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience ».
SOS homophobie exprime son incompréhension, sa déception et son désaccord total avec cette annonce, qui, deux jours à peine après des manifestations contre l e projet de loi mariage pour tou-te-s qui se sont achevées par des violences révoltantes, ne peut apparaître que comme une concession faite aux opposant-e-s les plus bruyant-e-s et les plus violent-e-s. Christine Boutin, fervente opposante à cette réforme, qualifiait immédiatement cette annonce comme une victoire qui lui laisse espérer d’autres reculs.
Le projet de loi sur l’ouverture du mariage aux couples de même sexe, pourtant déjà réduit à son minimum, est violemment attaqué, il a plus que jamais besoin de recevoir le soutien ferme et déterminé du gouvernement et du président de la République.
Au-delà du seul sujet du mariage pour tou-te-s, SOS homophobie s’inquiète de cette possibilité d’invoquer la liberté de conscience d’élu-e-s qui ont l’obligation de respecter la loi. Où s’arrêtera cette liberté ? S’appliquera-t-elle également aux mariages de couples mixtes, aux mariages de couples de certaines religions ?
SOS homophobie considère que cette concession est une légitimation des préjugés homophobes de certain-e-s maires, en contradiction totale avec la volonté affichée par le gouvernement de lutter contre l’homophobie.
Il est temps de prendre conscience que de la même manière qu’une différence de traitement imposée aux femmes s’appelle du sexisme, une différence de traitement imposée aux homosexuel-les s’appelle de l’homophobie.
Alors qu’au même moment la ministre Najat Vallaud-Belkacem rappelait à l’Assemblée son plan d’action contre l’homophobie, alors que des manifestantes féministes et des journalistes ont été violemment agressé-e-s dimanche, comment comprendre cette reconnaissance d’une liberté de conscience présentée comme pouvant aller jusqu’à camoufler une discrimination purement homophobe ?
SOS homophobie s’oppose totalement à l’élargissement des possibilités actuelles de délégation aux adjoint-e-s des célébrations de mariage. Nous appelons les parlementai res à empêcher cet élargissement.
Alors même que les homosexuel-le-s sont violemment insulté-e-s depuis plusieurs semaines par des élu-e-s de la République, nous exigeons l’égalité des droits pleine et entière, nous refusons une semi-égalité accordée du bout des lèvres.