mercredi 7 novembre 2012
SOS homophobie appelle les parlementaires à résister aux instructions religieuses sur l’homosexualité.
communiqué SOS homophobie - 5/11/2012
Après Gilles Bernheim, grand rabbin de France, qui publiait une tribune le 19 octobre 2012 sur le site du CRIF, Monseigneur Vingt-Trois, archevêque de Paris, s’exprimait le 30 octobre devant des responsables politiques et des parlementaires, lors d’une messe à l’église Sainte-Clotilde puis encore dans l’édition du Parisien ce samedi 3 novembre.
Ces trois dernières interventions avaient pour objet d’appeler à « sortir de la bien-pensance dominante (…) au seul profit d’une infime minorité » à « résister au conformisme de la pensée ‘prête-à-porter’ » à inviter les catholiques « à protester contre le projet de mariage pour toutes et tous, en saisissant leurs élu-e-s ».
Encore une fois, ces déclarations affirmaient des contre-vérités dont l’objet n’est que d’effrayer les citoyen-ne-s et responsables politiques puisque selon leurs auteurs les « militants LGBT utiliseront le mariage homosexuel comme un cheval de Troie dans leur entreprise, plus large de nier la sexuation » (G. Bernheim). Il est profondément désolant d’avoir à rappeler encore une fois que l’appel à une loi permettant aux couples de même sexe de se marier, de fonder une famille et de sécuriser celles qui existent déjà ne poursuit qu’un seul et unique objectif universaliste : l’égalité.
SOS homophobie appelle les parlementaires, mais aussi l’ensemble des citoyen-ne-s à résister aux pressions des institutions confessionnelles, dont les représentants (une fois n’est pas coutume, nous ne pouvons pas féminiser ce mot), tout en déclarant rejeter l’homophobie, ont encore des attitudes ou propos stigmatisant les homosexuel-le-s. Ce sont chaque année plus de 1500 témoignages d’homophobie, de biphobie et de transphobie qui sont transmis à l’association, or ces manifestations de haine, de rejet, parfois violentes, trouvent indubitablement leur fondement dans une hiérarchisation des personnes lesbiennes, gays, bi-e-s et trans par rapport aux personnes hétérosexuelles. La première des hiérarchisations est bien celle contenue dans la loi qui encore aujourd’hui considère qu’une personne hétérosexuelle mérite plus de droits que les autres.
SOS homophobie appelle les parlementaires à s’inspirer de la devise de la République, plutôt que des dogmes religieux. Nous les soutenons dans leur engagement en faveur de l’égalité des droits, et les invitons à observer les pays européens qui ont ouvert le mariage, l’adoption et la PMA aux co uples de même sexe ces dix dernières années : aucun n’a sombré dans la décadence annoncée, aucun ne remet en cause cette juste réforme.
SOS homophobie, association nationale de lutte contre la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie créée en 1994, tient une ligne d’écoute anonyme et publie le Rapport annuel sur l’homophobie. Elle est agréée par le ministère de l’Education nationale au titre de ses interventions en milieu scolaire.
Elisabeth Ronzier, présidente