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Menaces et agressions : la réforme dont nous sommes fiers, la violence qu’on nous oppose

date de redaction mardi 9 avril 2013


Le bureau d’Homosexualités et Socialisme réagit, après la dégradation du climat du débat sur le projet de loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels.


déclaration du bureau national d’Homosexualités et Socialisme (HES) adoptée le 8/4/2013

Depuis 7 mois, la société française est engagée dans un psychodrame dont elle a le secret à propos de la réforme ouvrant le mariage, et par conséquent l’adoption, aux couples homosexuels. Animé par des passionarias en compétition pour leur quart d’heure de célébrité, organisé par des églises égarées en quête d’influence, relayé par des politiciens rendus il y a moins d’un an à l’opposition, musclé par des extrémistes désoeuvrés en quête d’aventure, ce psychodrame débouche maintenant sur la violence. Des parlementaires sont menacés et agressés dans leurs fonctions. Des associations sont menacées et agressées dans leurs actions. Des personnes LGBT sont menacées et agressées dans leur vie.

Depuis 7 mois, de « prières » en manifestations de rue et autres interventions médiatiques sans esprit critique, on a tout entendu sauf des arguments. « Demain, si cette loi passe, il y aura sur vos papiers d’identité non plus "sexe", "homme" et "femme", mais "genre" » entend-on dans une vidéo de la « manif pour tous ». Vêtu d’un improbable justocorps en lycra, d’autres nous ont assené « qu’on ne ment pas aux enfants », dans un pays, le nôtre, où la loi organise depuis des décennies la fiction biologique en cas d’adoption ou de PMA. En choeur, dans les rues de grandes villes, on nous a dit que le « mariage c’est la famille », à une époque ou plus d’un enfant sur deux nait de parents non mariés. A l’Assemblée nationale, on nous a affirmé que ce projet de loi ouvrirait le « droit à l’enfant » dans une société où avoir un enfant est un beau projet d’adulte, maitrisé dans le temps et répondant à un désir.

Ces apprentis-sorciers demandent le retrait d’un projet de loi qui n’existe pas pour préserver une société qui n’existe plus. A force de manifester envers et contre la réalité, faut-il s’étonner que la violence s’invite dans le psychodrame ?

Nous sommes fiers de cette réforme qui fait avancer l’égalité des droits de tous les citoyens et reculer l’homophobie et les discriminations. Nous sommes fiers de cette réforme qui n’empêche aucune des nombreuses autres réformes économiques, sociales et sociétales que notre pays doit mener. Nous sommes fiers de cette réforme qui commence à adapter notre droit à la réalité des familles d’aujourd’hui, comme l’ont fait déjà d’autres pays dans le monde. D’autres réformes doivent suivre, notamment pour ouvrir la PMA aux couples de femmes. Celle-là ira à son terme, dans le respect des prérogatives du parlement de la République et de la majorité issue des urnes.

Nous sommes fiers de cette réforme. La question est posée à tous les apprentis sorciers qui jouent avec depuis si longtemps : faut-il attendre un mort pour que vous arrêtiez votre cirque, qui n’a rien à voir avec le débat démocratique ?

Signataires

Denis Quinqueton, Christophe Desportes-Guilloux, Myriam Elyassa, Corine Godiard, Alexandre Lanoue, Julie Lavet, Laura Leprince, Vincent Loiseau, Nicolas Rividi, Damien Sauze, Nicolas Vervliet, Christophe Villard.


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