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Reniements de Hollande : Harlem Désir ne convainc pas

date de redaction lundi 26 novembre 2012


Rassemblement de protestation devant le siège de Solférino le 21 novembre à 18h30.


communiqué de presse Act Up-Paris - mercredi 21 novembre 2012

Harlem Désir a tenté aujourd’hui de justifier les propos de François Hollande. Hier, le Président cautionnaient une revendication de l’extrême-droite et des homophobes : les maires auraient le droit de ne pas marier des couples de même sexe. Harlem Désir veut nous faire croire que si François Hollande a repris les termes exacts de Christine Boutin, Jacques Bompard et d’autres responsables politiques du camp de la haine : « liberté de conscience », c’est pour notre bien : avec de telles concessions, la loi serait effective.

En relativisant aujourd’hui les propos de Hollande, Désir ne peut pas convaincre sur la détermination de son camp à assurer une égalité pleine et entière aux LGBT, pour plusieurs raisons :

 Selon Harlem Désir, l’effectivité de la loi serait garantie par la concession qu’aurait faite le Président de la République à certains maires haineuxSEs. Cela revient donc à dire que quand il s’agit des homos, l’Etat doit cautionner les discriminations dont nous sommes victimes pour faire avancer l’égalité. Qui peut sérieusement tenir ce genre de raisonnement ? Si des maires refusaient de marier des couples juifs, mixtes ou roux, François Hollande irait-il rassurer les éluEs sur leur « liberté de conscience », c’est-à-dire leur droit à discriminer ? Et s’ils le faisaient, Harlem Désir viendrait-il expliquer aux roux, aux juifs ou aux couples mixtes que c’est pour leur bien ?

 Les maires peuvent aujourd’hui déléguer à d’autres le mariage. Si c’est évidence que Hollande voulait rappeler, comme Désir essaie de nous le faire croire, quelle urgence y avait-il à le faire à ce moment ? Face au flot de haine qui se déverse contre nous, le rôle du chef de l’Etat n’est-il pas de protéger celles et ceux qui en sont les victimes ? En matière de priorité, Hollande n’avait-il pas mieux à faire que de donner des garanties aux partisans de la haine ?

 Enfin, nous n’oublions pas que Hollande, a devant l’AMF, remis en cause le vote même de la loi en faisant d’elle une hypothèse. Les dénégations de Désir face au texte même du discours du Président ne sont donc pas de nature à nous rassurer.

Alors que les jeunes homosexuels ont de 5 à 7 fois plus de risque de se suicider, alors que la haine se déverse contre nous à chaque fois que nous demandons l’égalité, François Hollande a choisi le camp des homophobes, leur a donné une caution : Coppé ou Boutin ont applaudi ses propos. En relativisant l’impact de ces reniements, Harlem Désir ne rend pas service au combat pour les droits des LGBT.

Act Up-Paris exige que François Hollande regrette publiquement les propos tenus devant l’AMF et qu’il défende l’égalité totale des LGBT, ce qui inclut le droit au mariage, à la PMA ou encore à l’adoption hors-mariage. Act Up-Paris conseille à François Hollande et au PS de faire leurs comptes électoraux : en ne cessant de trahir, comme ils le font depuis des mois, les personnes qui les ont portés au pouvoir, ils se tirent une balle dans le pied.

Dernière minute : selon l’AFP, des proches de hollande affirmeraient qu’il aurait retiré l’expression "liberté de conscience". Nous attendons un communiqué de l’intéressé le confirmant. Nous attendons aussi ses excuses.

Jérôme Martin


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