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Projet d’ouverture du mariage aux couples de même sexe et de reconnaissance de l’homoparentalité

date de redaction dimanche 25 novembre 2012


La position de l’association PsyGay (APG - www.psygay.com)


communiqué Psy Gay - 20/11/2012

L’intention annoncée par le gouvernement mis en place à la suite de l’élection de François Hollande
et des élections législatives de juin 2012, d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe et de
reconnaître certaines formes d’homoparentalité a ouvert un débat public sur ces thèmes. Outre des
représentants des partis politiques et des cultes monothéistes, des psychiatres et des psychanalystes
ont exprimé leur inquiétude quant aux bouleversements de la famille et du développement
psychique des enfants que ces réformes seraient susceptibles d’induire.

Les membres de l’association PsyGay réunissant psychologues clinicien-ne-s, psychanalystes,
psychothérapeutes, psychopraticien-ne-s, psychiatres, accompagnent à travers leur pratique
professionnelle, des personnes gays, lesbiennes et bisexuelles et parfois les enfants de ces
personnes. Ils mènent une réflexion collective sur la spécificité de cette partie de leur activité
clinique et tiennent à souligner les points suivants :

Aucune théorie, qu’elle se réfère à la psychiatrie, la psychanalyse ou à une autre approche de
l’humain, n’a de pouvoir de prédiction : la structure de la famille dans laquelle grandit un enfant n’est
que l’un des très nombreux déterminants de son évolution psychologique, cognitive et affective, et
ainsi des chances qu’il aura ensuite de se développer de façon satisfaisante dans sa vie d’adulte ; elle
ne peut en aucun cas être considérée en soi comme un facteur essentiel de cette évolution.

En France, de nombreux enfants grandissent d’ores et déjà dans une famille composée de deux
personnes du même sexe ou dans une famille recomposée dont l’un des membres partage sa vie
avec une personne du même sexe. Aujourd’hui, ils ne bénéficient pas de la même sécurité juridique
que les autres enfants. Cette inégalité dans la reconnaissance juridique et l’inscription sociale n’est
pas sans créer de tensions sur l’équilibre psychosocial et psychoaffectif de ces configurations
familiales.

Les études réalisées à ce jour, en France et à l’étranger, à propos des enfants élevés dans des familles
homoparentales n’ont mis en évidence aucune différence avec ceux qui ont grandi dans des familles
hétérosexuelles (Cf. G. Fonda, N. Franc, D. Purper-Ouakil, Homoparentalité et développement de
l’enfant : données actuelles, l’Encéphale 2011 : "Plusieurs dizaines d’études avec des questionnaires
standardisés et des entretiens semi-structurés n’ont pas montré de différence entre les enfants de
familles homoparentales et les enfants de familles hétérosexuelles en termes de développement, de
capacités cognitives, d’identité ou d’orientation sexuelle.")

Aussi considérons-nous comme infondées et abusives les mises en garde formulées par certains de
nos collègues quant aux risques psychoaffectifs que feraient éventuellement courir à de futurs
enfants la reconnaissance de l’homoparentalité dans la loi française. Nous regrettons
particulièrement que leurs objections se fondent sur des supputations découlant de principes
théoriques érigés en dogmes et non sur leurs observations cliniques. Elles nourrissent les stéréotypes
et les préjugés homophobes qui, aujourd’hui encore, entravent l’épanouissement de nombreuses
personnes dont l’orientation sexuelle est différente en renforçant les conflits psychiques dont ils
peuvent souffrir.

Contact : contact@psygay.com


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