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Les Panthères Roses à la marche

date de redaction vendredi 23 juin 2006


Comme Dieu est une lesbienne noire qui n’existe pas, ben elles veulent tout maintenant : l’égalité des droits et des
vrais droits !


Tract d’appel Marche des Fiertés 2006

EGALITE DES DROITS, ET DES VRAIS DROITS
DIEU EST UNE LESBIENNE NOIRE QUI N’EXISTE PAS : ON VEUT TOUS LES DROITS

Trente ans que l’on réclame des droits les uns après les autres, âprement
négociés, souvent pas obtenus, jusqu’à ce beau jour en 2004 où des trans,
des pédés et des gouines ont réclamé en bloc l’égalité des droits. On nous
dit que l’on naît « libres et égaux en droit » mais en attendant, nous
sommes maintenuEs dans un état de sous-citoyenneté.
Pendant ce temps là, on nous insulte, on nous agresse, et tout ça dans le
cadre soi-disant universel de la République. Un mariage entre pédés : on
nous crie « Les gouinasses dans les camps ». Un député qui déclare que
l’homosexualité est « inférieure » à l’hétérosexualité, sans que son parti
(l’UMP) ne s’en offusque outre mesure. A l’école, l’insulte favorite reste
« sale pédé ». Et pourquoi pas ? C’est vrai quoi, les trans, les gouines
et les pédés ne sont pas des citoyenNEs comme les autres puisqu’ils et
elles n’ont pas les même droits !
L’égalité des droits est non négociable. Elle est le principe de base sans
lequel l’inégalité se maintient juridiquement, socialement, fiscalement,
médicalement, territorialement, etc. Et avec elle, toutes les
discriminations.

Parce que nous ne sommes pas hétérosexuelLEs et/ou parce que nous avons
refusé de nous conformer au numéro imposé sur notre carte vitale, nous
devons essuyer quotidiennement insultes, agressions, humiliations,
vexations et précarité, cautionnées et entretenues par les institutions et
les gouvernants. Nos sexualités qualifiées de déviantes et nos mauvais
genres semblent pouvoir justifier des sanctions d’ordre social et
juridique : concrètement, les trans n’ont pas le droit de changer d’état
civil sans avoir subi d’opération de « réassignation chirurgicale »
(opération du sexe qui correspond à une stérilisation), Camille et Monica
se sont vues refuser le droit à de se marier alors que leur état civil le
permet, la nationalité française est réservée aux seuls conjoints mariés
hétérosexuels... sans parler des avantages fiscaux réservés au mariage.

Mais en attendant, tout le monde est contre les discriminations : paroles,
paroles, paroles !

Et dans le même temps, la politique gouvernementale de ces vingt dernières
années ne cesse d’affaiblir nos acquis sociaux et les solidarités
collectives : démantèlement des services publics, précarisation du travail
salarié, impossible accès au logement, etc.

En effet, pendant qu’on nous promet (si l’on excepte la droite qui s’y
oppose toujours farouchement) le mariage et l’adoption (on attend de voir
si ces promesses se concrétiseront un jour), on précarise notre droit à
l’accès au travail ou au logement. Comment adopter s’il faut un F4 et un
double salaire de cadre ?
On nous impose des politiques ultralibérales, racistes et moralo-
sécuritaires qui substituent une politique familialiste (solidarité
privée) aux solidarités collectives. La famille et ses institutions
(mariage, parentalité) sont présentés comme les seuls remparts possibles
contre la précarité, affaiblissant par là même l’autonomie des individuEs.
Quand tu es un trans précaire, tu restes chez ta mère. Si t’as pas assez
de retraite, tes enfants t’aideront...

On veut l’égalité des droits : droit au mariage, à la parentalité, pour
mettre fin aux discriminations juridiques, structurelles,
institutionnelles, mais aussi symboliques... pour abolir les privilèges de
l’hétérosexualité. On veut l’égalité des droits entre touTEs les
résidentEs : droit à des papiers, droit de vote. On veut des droits
sociaux garantis par la collectivité (en redistribuant les richesses et
non pas en privatisant les droits) : droit au séjour, droit à la santé,
droit au logement, droit à un travail et un salaire décent, droit à la
retraite...

On veut tout maintenant : l’égalité des droits et des vrais droits :

  le droit de décider de son genre, son corps, son sexe, sa sexualité,
sans entrave
  la dépsychiatrisation des trans, le droit à l’auto-diagnostic
  le changement d’état civil avec ou sans opération
  la suppression de toute mention relative au sexe sur les papiers
d’identité et documents administratifs
  l’accès aux soins pour toutEs, avec ou sans papiers, avec ou sans “
moralité ”, et l’accès à une prise en charge médicale choisie, rapide et
efficace
  des politiques publiques de prévention des IST et du sida qui prennent
en compte les spécificités des populations ciblées
  la modification de l’article premier de la Constitution, assurant
l’égalité des citoyenNEs sans distinction d’origine, de race ou de
religion, pour y ajouter la notion d’égalité sans distinction de sexe,
d’orientation sexuelle, d’identité de genre
  la condamnation des discriminations basées sur l’identité de genre de la
victime
  la pénalisation des propos discriminatoires (injures, diffamation,
incitation à la haine) transphobes, au même titre que le sont les propos
racistes ou antisémites
  la mise en place d’une politique efficace de prévention de l’homophobie,
de la lesbophobie, de la transphobie et du sexisme, notamment en milieu
scolaire et dans les organismes accueillant du public (OFPRA, institution
pénitentiaire, CNAM, Police Nationale...)
  le droit au mariage civil pour les couples de même sexe ; l’extension
aux couples homosexuels de l’ensemble des avantages (sociaux, fiscaux,
séjour...) dont bénéficient les couples hétérosexuels
  l’égalité des droits entre les différents statuts civils et fiscaux :
PACS, mariage, concubinage et célibat... vers des droits sociaux
individualisés.
  l’accès à la procréation médicalement assistée et à l’adoption quelles
que soient l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou le statut
marital du/de la ou des demandeurEs.


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