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Les premiers ateliers des UEEH

date de redaction jeudi 21 juillet 2005     auteur Pierre Léonard


Aujourd’hui, Pierre Léonard a assisté à une présentation d’outils de prévention, à la préparation de la Play Party II, et il a admiré les premiers travaux de l’atelier sex-toys.


Kamel Brik est documentaliste et animateur de prévention santé au Centre Régional d’Information et de Prévention du Sida en Ile-de-France. Il anime un pôle de prévention santé, tout public, dans la galerie d’art "au dessus du volcan", rue sainte croix de la Bretonnerie à Paris.

Kamel présente des outils de prévention basés principalement sur le jeu, destinés soit aux acteurs de prévention soit au public lui même. Ces outils sont spécifiques aux gays, une version existant pour les lesbiennes fera l’objet d’un atelier différent.

Le premier se nomme « protège tes bijoux ». C’est un jeu destiné à attirer l’attention du public sur la prise de risque. Il est constitué de cinq cartes de classification allant de la note 0 à risque fort. Le jeu commence par tenter de définir chaque niveau de risque. Puis l’animateur tire une carte de question, mise en situation ainsi : « Juan aime bien que son partenaire frotte son pénis non protégé à l’entrée de son anus avant de le pénétrer ».

Ainsi mis en scène, les personnes peuvent parler de sexualité sans se positionner, en se sens il est déculpabilisant.

Le débat s’instaurant avec le temps, la même et sempiternelle question sur le risque de la fellation revient au premier niveau. Chacun aimerait avoir une réponse mesurée sans doute en pourcentage, mais ce n’est pas si facile car il reste des éléments transverses - comme l’hygiène bucco-dentaire - qui interviennent.

Kamel en profita pour présenter « amuse-bouche », un kit de prévention dédié à la fellation et à l’anulingus. Ce kit contient des préservatifs parfumés à la menthe, la banane, un préservatif non lubrifié et du gel. Par contre, cette version ne contient pas de digue dentaire.

Chacun peut ainsi essayer de sentir et, pour les plus braves, de goûter un préservatif parfumé. Le goût n’est pas très persistant, la menthe est la plus discrète, et le lubrifiant donne un coté gras plutôt curieux en bouche.

Puis il présenta "XY" un outils de prévention inventé en Suisse qui permet d’aborder la communication dans les couples qui vivent une relation de trois jours, trois semaines ou trois mois. La nécessité de cet outil est apparu à la suite de l’enquête presse gay qui montra la difficulté d’aborder la prévention dans les relations amoureuses.

Une plaquette comportant des questions sert de support. Le jeu se déroule lors d’une soirée intime en amoureux. L’un tire les questions au hasard, l’autre y répond. L’aspect ludique de l’intermédiaire permet de passer le pas des non dits, des attitudes implicites.

En fin de séance, Kamel tente de lancer un débat sur la possible responsabilité ou ingérance lorsque l’on est spectateur d’une pratique sexuelle non protégée, mais sans grand succès.

Le deuxième atelier de l’après midi, concerne l’organisation de la « play partie II », ou comment créer un espace de jeu autour du sexe qui ne soit pas un lieu de sexe comme une backroom, un espace expérimental pour chacun. Un atelier qui attira beaucoup de monde puisqu’une soixantaine de personnes sont venues débattre.

L’année passée, trois séances de préparation ont été nécessaires pour exprimer les désirs et les craintes de chacun face à cette expérience. Le respect de l’autre, ne pas se faire jeter, abolir les courants dans les lieux de dragues habituels.
Une salle mixte et deux salles non mixtes avaient été organisées avec parfois des coins plus ou moins hard.

Pour cette année, le désir d’avoir quelque chose de plus musical, punchy, dansant, d’agréable, voire de spontané, montre le désir de permettre à chacun d’avoir une transition plus aisée.
Le niveau de lumière paraissait bon, pas de noir, ni d’éclairage violent.
La question de la consommation d’alcool ou de stupéfiant est abordée, Donald répète donc l’engagement des UEEH de respecter la loi en France et donc, pour nous, de la respecter aussi pour assurer l’avenir de cet événement que nous aprécions. Donc aucune substance illicite ne pourra être consommée, pas de mise en danger à quelque niveau que ce soit.

Autre grande question, le safe sex est obligatoire, c’est l’attitude par défaut quelles que soient les pratiques sexuelles. Sauf accord réciproque des joueurs.

Nos amis sourds et muets nous expliquent que leur intégration ne posera pas de problème particulier.

Enfin un tour de question anonyme est organisé afin de repérer les questionnements particuliers qui pourraient apparaître cette année, ou à la suite de l’expérience de l’année passée.

Pour la soirée nous sommes allés voir le film The Gift. Un film documentaire sur le don du VIH dans des grandes soirées "no kpote". Ce fut une vision très frappante et bouleversante.

Alors, pour nous revitaliser, nous sommes passés admirer les premiers résultats de l’atelier "sex toy".


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