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Relachement en vue

date de redaction dimanche 18 juillet 2004     auteur Pierre Léonard


Moment de doute ce matin, le vent de sud-est charrie des nuages annonciateurs d’orage. La chance est avec nous, le ciel se dégage, l’air s’allège, se rafraîchit. La manifestation pour le droit des femmes en Europe est en préparation. Pour l’instant les affiches d’appel à l’aide apparaissent. Les UEEHiens du samedi / dimanche débarquent, les corps, les regards s’abandonnent.

Cette fois-ci, c’est juré c’est la dernière fois que je participerai à un débat d’Act-Up. L’association de lutte contre le VIH s’est proposée d’animer cinq ateliers sur le thème du VIH et de la communauté, aujourd’hui le titre m’a intéressé : "Pourquoi des gays informés continuent-ils à prendre des risques ?"

Comme d’habitude j’arrive en retard, ratant juste la définition du barebacker. Ceux qui sont interessés peuvent avoir une autre vision avec l’atelier d’hier d’Alain Léobon.
La réflexion d’Erik Rémes fut pertinente : "c’est un débat de sourds qui parlent entre eux sans utiliser le langage des sourds !". Le sujet ne fut abordé qu’en fin de débat, un quart d’heure avant la fin, après des tentatives de recadrage répétées des participants. On ne peut pas hurler "mort au bareback" toutes les cinq minutes sans que cela énerve.

_ Justement, Gérald nous a exprimé sa révolte contre les racourcis "sida = mort" qui alimentent la vision de peur des séropositifs. Plaidant pour une représentation moins mortifère des séropositifs et une mise en valeur : de la recherche d’une meilleur santé, d’une vie afective réelle, d’une vie séxuelle épanouie.

Houla ! Ca fait mal "sida = mort" est un des slogans de l’association, pas touche à ma pensée. Un des animateurs s’est donc lancé dans une diatribe anti-barebacker. Sans rapport avec le propos, si ce n’est la non-conformité de Gérald au dogme act-upien. Il s’est donc vu attribuer une étiquette d’apologiste du bareback.
Le racoucis, de passer du postulat à la conclusion était trop visible et grossier pour ne pas être relevé : "et le pourquoi ?"

Les ruptures, la lassitude, l’amour, la pulsion de mort, l’homophobie, le statut social ou divin, autant de bonnes raisons d’abaisser sa garde souvent inconsciemment et de ne pas saisir, momentanément, la dangerosité de l’acte.

Vincent aborde enfin le plaisir, mais oui ce célèbre oublié, ou les contrats d’individus à individus que l’on peut trouver dans les couples discordants. Ne serait il pas temps d’écouter les êtres pour les comprendre ?

Visiblement non. L’hystérique animateur n’en pouvait plus de prendre la parole pour égrener son chapelet d’arguments répétitifs anti bareback, apliquant la technique du disque rayé, se souciant peu de la verbalisation des autres.
On ne s’improvise pas animateur de débat, chacun son créneau.

La journée avance avec son lot d’apparitions toutes plus folles les unes que les autres. Pascal en être schyzophrénique moitié homme en costume sombre, moitié femme en robe rouge.

Le documentaire de Frédéric Mitterrand "La folle de Brejnev" est projeté. Une version moins soft des "enfants perdus" sans la fée Clochette et sans Peter Pan. Thelma très beau film où le premier rôle est un transexuel.

Le soir des lectures de textes sur la première fois, la deuxième fois, le premier amour.

Puis Shez prend sa guitare et nous interprête pour sa première fois aussi en public ses compositions. Le calme et la sérénité se posent à Luminy. Vous pouvez lui demander ses compositions en lui écrivant : shezrichardson@free.fr mettez "cd composition" dans l’objet, vous ne le regretterez pas, elle ne supporte plus le spam.


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