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SOS homophobie publie le Rapport 2010 sur l’homophobie en France

date de redaction mercredi 12 mai 2010


Le document analyse tous les témoignages d’actes et discriminations, homophobes et transphobes, adressés par les victimes ou des témoins à l’association.


communiqué SOS Homophobie - 11 mai 2010

A l’occasion de la 6ème Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie (Idaho, 17 mai), l’association SOS homophobie publie le Rapport 2010 sur l’homophobie en France. Ce document analyse tous les témoignages d’actes et discriminations, homophobes et transphobes, adressés par les victimes ou des témoins à l’association.

Quelles évolutions en 2009 ?

Ce Rapport est également l’occasion de revenir sur les évènements de 2009 marquant la vie des lesbiennes, gays, bi et trans. Si, au cours de l’année passée, des motifs de satisfaction ont pu exister (campagnes d’affichage dans les lycées et l’enseignement supérieur, condamnation d’un Conseil général qui avait refusé l’agrément pour l’adoption à une lesbienne [1], dépsychiatrisation du transsexualisme [2], évolution favorable de la société [3]), l’actualité a été marquée par des choix politiques et des faits divers que SOS homophobie dénonce : tergiversations sur le statut du beau-parent, aucune avancée dans l’égalité des droits entre couples hétérosexuels et homosexuels, refus du club de football Créteil Bebel de jouer contre le Paris Foot Gay, agressions répétées sur un couple de lesbiennes les obligeant à déménager, ...

Concernant cette dernière affaire, SOS homophobie déclare : "Il est frappant de constater que c’est parce que l’affaire avait atteint un degré élevé dans le rejet et la haine qu’elle a été médiatisée. Ce n’est que lorsque la violence est spectaculaire qu’elle est considérée. A contrario, ce Rapport dénonce toutes les situations quotidiennes de rejet, de harcèlement, d’exclusion et de violence dont des lesbiennes, gays, bi et trans sont victimes."

Pour cette 14ème édition, le Rapport sur l’homophobie donne la parole à des experts, universitaires ou autres associations luttant contre toutes les formes de discriminations liées à l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Ces partenaires apportent leurs analyses et des regards croisés sur le constat de SOS homophobie.
Brève analyse des témoignages reçus en 2009 :

A défaut de statistiques officielles, ce Rapport demeure le seul outil d’analyse quantitative et qualitative de l’homophobie en France. En 2009, l’association a encore reçu un nombre très important de témoignages d’homophobie : 1 259 appels et courriels. Ils ne représentent bien sûr qu’une partie de l’ensemble des manifestations homophobes survenues en France. Les principaux contextes d’expression de l’homophobie sont les suivants :

  • Internet (16 % des témoignages) devient, et pour la première année, le premier motif d’interpellation de l’association, confirmant une augmentation continue du nombre de témoignages depuis 6 ans.
  • le travail (14 % des témoignages) reste un environnement pour lesquels de nombreux-ses lesbiennes, gays, bi et trans contactent l’association afin d’obtenir aide et soutien.
  • le voisinage (13 % des témoignages) est également l’un des premiers contextes d’homophobie pour lesquels SOS homophobie est, chaque année, interpellée.
  • les lieux publics et la famille, où se perpétuent agressions physiques et verbales.

Internet est ainsi devenu un bastion pour l’homophobie et un défouloir pour les propos les plus graveleux. Preuve, s’il en est besoin, de la nécessité de faire évoluer les mentalités en développant les actions de prévention. SOS homophobie appelle les pouvoirs publics à soutenir toutes ces initiatives. En 2009, le gouvernement s’est engagé plus activement dans la prévention de l’homophobie en milieu scolaire. Pour autant, une politique de lutte contre l’homophobie se doit d’être cohérente. SOS homophobie appelle le gouvernement à lever toute ambiguïté dans son engagement contre l’homophobie. "En refusant aux homosexuel-le-s l’accès au mariage et à l’adoption, le gouvernement perpétue l’idée qu’ils et elles sont des citoyen-ne-s de seconde zone." (Rapport)

Quelques témoignages reçus par l’association en 2009 :

  • Internet (toujours en ligne en mai 2010) : le but du jeu Escopeta, en ligne sur différents sites, est de tuer le maximum de gays, sous peine d’être violé par l’un d’entre eux. Le site knol.google.com (encyclopédie en ligne) comporte un article intitulé "La cause de l’homosexualité, l’erreur à ne pas faire pour que votre bébé ne devienne pas homosexuel".
  • Au travail : Stéphanie est mise à l’écart de ses collèges : "Ne rentre pas dans mon bureau car les autres vont croire que tu me dragues. On s’embrasse entre filles hétéros mais pas avec toi car il y a un risque que tu sois attirée."
  • Voisinage : André a été agressé physiquement par ses voisins et reçoit régulièrement des insultes : "On a dû oublier les PD dans les trains de Drancy. Les sales PD on les corrige ici."
  • Famille : Les parents de Marion, jeune lesbienne, lui ont retiré son téléphone portable, l’accès à Internet et lui interdisent de sortir en dehors des cours. Sa famille l’insulte plusieurs fois par jour.

Plus d'informations :

Le Rapport 2010 sur l’homophobie et la Synthèse de l’enquête sur la lesbophobie sont en vente en librairie et peuvent être commandés sur le site www.sos-homophobie.org. La version intégrale de l’enquête est disponible en téléchargement libre sur le site www.sos-homophobie.org et peut être envoyée sur demande.

Notes :

[125 novembre 2009

[216 mai 2009

[3Sondage BVA – Canal + du 13 novembre 2009 : 57 % des Français-es favorables à l’adoption par des couples homosexuels et 64 % au mariage.


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