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Pas d’UMP à la Marche des fiertés

date de redaction vendredi 4 juillet 2008


C’est aux cris de « Egalité des droits, égalité des choix, tout de suite,
maintenant, ça ne se discute pas ! » que des militantEs des Panthères
roses rejointes par Act-Up Paris et AIDES ont une nouvelle fois bloqué le
char de Gaylib (Association LGBT1 affiliée au parti politique de l’UMP)
lors de la Marche des Fiertés, samedi 28 juin.



Gay Lib, les beni oui oui de Sarkozy sous les huées (2008)
envoyé par Yann333

Communiqué de presse des Panthères roses - 2 juillet 2008

Une 100aine de militantEs ont ainsi voulu protester contre la politique du
gouvernement et ses lois discriminantes. Très vite, de très nombreux-SES
marcheur-SE-s sont venues renforcer le groupe et plusieurs milliers de
personnes ont ainsi pu se joindre à notre colère.
Durant tout le blocage, sifflements et hués ont soutenu nos slogans
politiques lancés à l’encontre de Gaylib et du parti de l’UMP :
« Franchises médicales, coupables, coupables d’être malades », « Nos
identités ne sont pas nationales »
, « Sarkozy c’est la guerre,
Trans-pédés-gouines en colère »
. Dyings et seatings se sont succédés tout
le long du boulevard Henri IV et à Bastille, après une heure de blocage et
de marche au ralenti, la scène musicale s’est même tue pour laisser place
aux clameurs des militantEs.

« Le changement c’est nous », c’est ainsi que Gaylib prétendait présenter
l’avancée des droits des LGBT en France alors que personne n’est dupe : la
politique du gouvernement, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, n’est
parvenue qu’à jeter de la poudre aux yeux tandis que par ailleurs elle
continuait à discriminer les personnes les plus faibles.
Si la journée mondiale contre l’homophobie a enfin cette année été
reconnue par le gouvernement, très vite, ce dernier n’a pas respecté ses
engagements : outre que ses déclarations ne se traduisent pas concrètement
par des actions auprès des pays concernés, elles ont l’avantage de pointer
à moindres frais ce qui se passe ailleurs pour éviter de parler de ce qui
se passe ici. Et ici ce ne sont pourtant pas les expulsions qui manquent.
Pour faire du chiffre, le gouvernement n’hésite pas à expulser sans guère
se soucier des droits humains, et notamment de la situation des trans’,
gouines et pédés qu’on renvoie là où elles et ils risquent d’être
rejetéEs, agresséEs, voire tuéEs.
Les trans’ en France sont toujours sujetTEs aux expertEs psychiatres et
sont priéEs de vouloir des organes génitaux « conformes » à leur genre
social, d’être stériles et d’être hétérosexuelLEs pour pouvoir demander
l’accès au changement d’état civil. Cet acharnement réservé aux trans’
leur rend ainsi quasiment impossible l’accès à l’emploi et les destine à
une vie clandestine.
Les franchises médicales remettent en cause le caractère solidaire de la
sécurité sociale en instaurant le « plus on est malade plus on paie ». La
voie est ainsi ouverte à des systèmes d’assurances privés, dont sont
excluEs les citoyenNEs les plus pauvres et les plus malades, notamment les
25% de personnes séropositives qui ne disposent que d’une Allocation
Adulte Handicapé, soit 622 euros par mois pour vivre et se soigner. De
plus, le système de franchises, au lieu de neutraliser les dépenses,
aggravera la situation sanitaire : le coût pour les usagerEs les plus
pauvres sera tel qu’il les incitera à fuir les consultations, pour en
arriver à une situation d’urgence médicale au final bien plus coûteuse
pour la collectivité.
Un Français s’est dernièrement vu déchoir de sa nationalité pour s’être
marié à l’étranger avec son compagnon, la France ne reconnaissant toujours
pas le mariage entre personnes de même sexe. Grâce à la médiatisation de
cet exemple, Nicolas Sarkozy a réussi à s’en faire le héraut en accusant
l’Europe et son traité, sans pourtant jamais remettre en question en
France la légalisation du mariage entre personnes de même sexe.
Pendant sa campagne présidentielle, il s’était d’ailleurs opposé à la
reconnaissance de ce mariage et de la filiation, et avait promis un
« contrat d’union » qui irait plus loin que le PaCS. Non seulement, une
fois de plus, il a menti puisque ce projet ne voit visiblement pas le
jour, mais surtout il ne s’agirait là que d’un sous-contrat pour
homosexuelLEs, les excluant bien soigneusement de l’institution du mariage
et, avant tout, de la filiation. Quant au nouveau projet sur le statut du
beau-parent, non seulement ses avancées sont insignifiantes, mais une
nouvelle fois il discrimine les parents homosexuels qui sont considérés
comme « des tiers ».

Par cette action, nous tenions à revendiquer l’égalité des droits. Nous
refusons la règle du jeu fixée par ce gouvernement qui se compose de
bonnes paroles vaines et de projets dangereux. Notre règle du jeu à nous
est simple : égalité des droits, pour touTEs, maintenant, sans
négociations possibles.


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