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Sida : à qui profite le crime ?

date de redaction mercredi 1er décembre 2010


Depuis presque trente ans, à
force de voir mourir amants et camarades, et de constater que
l’épidémie ne s’enraie pas, on sait que le sida ne se combat pas seulement
à coups d’euros ou de dollars.


communiqué Tapages67 - 30/11/2010

Donc, Carla Bruni-Sarkozy, ambassadrice du « Fonds mondial de lutte contre
le sida, la tuberculose et le paludisme pour la protection des femmes et
des enfants contre le sida », lutte contre la maladie.

Donc, elle collecte des fonds pour sa fondation : de l’argent, certes, il
en faut.

Mais on sait que l’argent ne suffit pas : depuis presque trente ans, à
force de voir mourir nos amantEs, nos camarades, et de constater que
l’épidémie ne s’enraie pas, on sait que le sida ne se combat pas seulement
à coups d’euros ou de dollars.

Le sida fait partie d’un système et le partage des rôles obscène des époux
Sarkozy ne doit pas nous le faire oublier.

Ce système profite à beaucoup de monde : aux laboratoires pharmaceutiques
privés qui font du bénéfice sur la mort, aux cliniques privées et aux
assureurs qui profitent de la casse du service public de la santé et des
hôpitaux, au Vatican qui l’utilise pour justifier sa croisade contre les
femmes, les séropos, les pédés, les gouines, les trans’, les bi, les
intersexes. Le pape, presque 30 ans après le début de l’épidémie, admet
l’utilisation du préservatif « dans certains cas », mais continue de
l’interdire dans la plupart des autres, se rendant par là même complice de
l’hécatombe.

Ce système cynique, qui fait que les riches s’enrichissent sur le dos des
pauvres et des malades, c’est le capitalisme.

Et pour perdurer et prospérer, il lâche ses flics contre les étrangerEs,
contre les sans-papiers, contre les roms, qu’il rafle et expulse, les
privant de soins ; contre les putes, qu’il pourchasse ; contre les
droguéEs qu’il laisse crever ; contre la jeunesse des banlieues, qu’il
abandonne à son sort, sans perspective et sans espoir, contre les
militants qu’il criminalise ; contre tout ce et tous ceux qui pourraient
nuire à ses intérêts.

Face au sida, ils attendent notre commisération, ils veulent qu’on mette
la main à la poche pour Dame Carla, comme on devait le faire en donnant
nos « pièces jaunes » à Bernadette. Ils veulent qu’on défile aux flambeaux,
la larme à l’œil et la prière aux lèvres, dans un murmure silencieux. Ils
veulent que l’on pleure nos morts avec retenue.

Ce gouvernement nous rit au nez tous les ans à la même date en refusant
des campagnes de prévention nationales à destinations des trans, des pédés
et des gouines, en diminuant les crédits alloués à la recherche, en
expulsant les malades sans-papiers, en augmentant les franchises
médicales, en supprimant la Halde, en s’attaquant d’ici peu à la sécurité
sociale.

Nous sommes là, fatiguéEs et écoeuréEs par ce cynisme.

Face à celui-ci, la volonté d’en découdre devient de plus en plus pressante.

Elle s’étend, ici et ailleurs. Elle n’attendra pas 2012 dont nous
n’espérons vraiment pas grand-chose.

C’est à la lumière de cette volonté que s’éclairera un autre futur. Elle
est pressée par l’urgence : ce monde nous détruit !

Le sida, le pognon, le capital nous tuent. Et nous, ce que nous voulons,
avec tant d’autres, c’est vivre.

TaPaGeS sera présent au rassemblement initié par Aides ce mercredi à
partir de 19h place Kléber.

— TaPaGeS - TransPédéGouines de Strasbourg www.tapages67.org


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