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Panique à la marche

date de redaction mardi 29 juin 2010     auteur Pierre Léonard


90.000 pour la préfecture, 800.000 pour les organisateurs. C’est le grand écart. Pourquoi ? Un point de vue.


Ouvrir les yeux

Il aura fallut 10 ans à La LGP-Île de France pour se rendre compte que les prises de paroles enregistrées à l’arrivée vers 19 heures ne passeraient jamais au 20 heures des chaînes de télévision.

Combien de temps faudra-t-il à l’Inter-LGBT pour comprendre que les prises de paroles associatives qui sont les sources politiques de nos revendications ne passeront jamais tant que l’on organisera un grand show médiatique à 100m du char de l’Inter-LGBT. Grand show médiatique appelé : "formation du carré de tête". Eh oui, depuis quelques années, les hommes politiques osent se montrer et il faut bien les protéger de la foule. Où est le temps où l’on pouvait aborder Roseline Bachelot, Jack Lang dans la rue au pied d’un lampadaire ?

Oui, il a disparu ce temps et ce n’est pas du sentimentalisme que d’écrire cela. Non c’est du réalisme. Certes, la foule des télévisions est apparue avec sa violence pour obtenir l’entretien.

Alors combien de temps faudra-t-il à l’Inter-LGBT pour comprendre comment utiliser ces moyens gratuits pour nos revendications politiques ? Encore dix ans ?

Ah non ! Au secours, et ce n’était pas faute d’idée, comme celle très simple d’organiser le carrée de tête au pied du char de l’Inter-LGBT. Les politiques seraient là, entendant, et les télévisions/radios présentes pour prendre la scène complète.
Non ce n’est pas la faute de manquer de moyens, les bonnes volontés ont toujours été présentes avec du professionnalisme.

Aujourd’hui où en sommes nous :

  • 800.000 personnes pour les organisateurs
  • 90.000 pour la Préfecture.

Oui, il y a comme un hiatus.
Il est vrai que les différences de comptage sont légion pour les manifestations. Mais je me souviens d’une arrivée à la République, où les Renseignement Généraux nous ont appelé pour nous annoncer que nous étions cinq cent mille.
La préfecture a donc réussit à banaliser cette manifestation, et les organisateurs, répétiteurs du passé n’y changeront rien.

Mais que se passe-t-il donc ?
Bonne question.
Depuis des années le parcours est le même. Explication : "nous préférons mettre notre énergie autre part pour nos revendications". Audible, mais mou du genou. Depuis des années l’aura, la politisation de l’arrivée avait disparue. Faute de moyens. Où est donc passée cette hargne contre les responsables de communications précédents qui savaient mettre en scène l’arrivée de la banderole en l’accrochant au sommet du podium d’arrivée.
Cette politisation de la foule place de la Bastille en mixant des slogans politiques avec la musique ?
Fini, oui fini... j’entends encore un des membres de la commission politique me dire au salon de cette année, "lorsque j’arrive je suis fatigué et je rentre chez moi !"

Tout est dit. La préfecture a bien compris que l’Inter-LGBT est pilotée par de bonnes personnes qui mangent bien dans la main qu’on lui tend. Alors d’année en année l’affluence officielle a baissé. Curieux. Quelle a été la réponse ?
Pardon ? Aucune. "On fait notre truc et on rentre à la maison."

Où est le temps de : "l’homophobie est un fléaux social !" ?

Fini. La marche des fiertés LGBT, ne deviendra même pas un carnaval comme en Australie.
Ouvrez vos yeux, les gais et les lesbiennes sont sur les trottoirs, et derrière, les chars des gamins avec des bouteilles de bières ou de vin à la main.
Questionnez la foule : en automne, la Gay Pride se déroule en automne et elle se nomme "Technoparade".
La marche deviendra-t-elle une immense bacchanale romaine ?

Ce qui était la plus grande manifestation politique de France est devenue une pantalonnade.

Pierre Léonard


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