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Les TransPédéGouines de Strasbourg célèbrent la journée mondiale contre l’homophobie

date de redaction jeudi 18 mai 2006


Die-in et tractage au programme. Compte-rendu.


communiqué de presse TaPaGeS - 17 mai 2006

Ce mercredi 17 mai, à 10h00, à l’occasion de la
Journée Internationale contre l’Homophobie et à
l’appel de TaPaGeS (TransPédéGouines de Strasbourg),
une vingtaine de militantEs et de sympathisantEs se
sont rassembléEs pour témoigner de leur solidarité
avec les personnes LGBT inquiétées et persécutées
partout dans le monde.

Des die-in ont été organisés devant le Consulat de
Russie, pour protester contre l’interdiction de la
Lesbian & Gay Pride de Moscou, devant le Consulat
Général de la République de Pologne, pour affirmer
notre colère de voir entrer l’extrême-droite au
gouvernement et face au sort des personnes LGBT en
Pologne, et enfin devant le Conseil de l’Europe, si
silencieux et/ou bien trop prudent.

Il faut forcer l’État français et l’Europe à réagir.
La protection de nos sœurs ne sera que le résultat du
rapport de force que nous réussirons à créer.

La France aussi est concernée, d’ailleurs : racisme
d’État, absence d’une véritable politique de santé
mondiale prise en charge par les pays riches,
discrimination inscrite dans la Loi...

Se battre pour nos droits ici, c’est permettre à
d’autres, ailleurs, d’exiger plus.

TaPaGeS (TransPédéGouines de Strasbourg),

Le tract diffusé :

SOLIDAIRES !

Ici, on était tout à notre bonheur, galopant d’AG en
manifs (étudiantEs : que vous êtes beaux et belles
quand vous luttez !). On savourait à peine notre
victoire avec nos nouveaux amantEs et amiEs... La
folle était rêveuse...

Puis les nouvelles sont tombées : Recrudescence
d’agressions de pédés sur des lieux de drague. Loi
raciste de Sarkozy. Nouvelles provocations de
Vanneste. Pub transphobe. Etc etc... La folle est
devenue songeuse : Aurait-elle rêvé ? Ou, dans
l’euphorie d’une résistance qui s’invente, avait-elle
été quelque temps épargnée ?

Elle n’avait pourtant pas oublié. Chaque jour le
monde lui rappelle qu’elle n’est au mieux qu’une
incongruité dans un monde dominé par
l’hétéropatriarcat. Insultée, humiliée, dévisagée,
méprisée, placardisée, tabassée, expulsée, suicidée,
assassinée.

Les gens ne sont vraiment pas gentils, dit l’État.
D’ailleurs il fait voter une loi. Contre les gens pas
gentils. Une loi ? Mais c’est pourtant la Loi
elle-même qui légitime, institutionnalise la haine.
L’intolérance se love, plus ou moins camouflée, dans
le Code Civil. L’État ? Mais c’est pourtant lui qui
empêche toute politique efficace de prévention de
l’homophobie/lesbophobie/biphobie/transphobie et du
sexisme en milieu scolaire, en milieu médical et dans
les organismes accueillant du public.

Les gens pas gentils ont bon dos... La page Faits
Divers des journaux doit redevenir une page politique
 !

...et ailleurs :

Le 28 avril 2006, 1500 pédés, gouines, trans’
marchent pour la tolérance dans Cracovie. Des groupes
de néo-nazis les agressent à coups de pierre. Il y a
deux ans déjà, la police avait laissé faire. Un climat
d’homophobie dure règne en Pologne. Homophobie d’Etat
 : la nomination récente comme ministre de l’Education
de Roman Giertych, chef de la Ligue des Familles
Polonaises (LPR), parti nationaliste, ultra-catholique
et homophobe, en témoigne. Wojciech Wierzejewski,
député de ce même parti, appelle d’ailleurs la police
à "battre les pervers avec de gros bâtons" lors de la
Lesbian & Gay Pride du 10 juin prochain à Varsovie...
A Moscou, la prochaine Lesbian & Gay Pride est
interdite par le maire, chaudement encouragé et
remercié par des dignitaires religieux...

La liste pourrait s’égréner longuement de ce que
partout les gays, lesbiennes, bis et trans’ subissent.

Dans quatre-vingts États au moins, les actes
homosexuels sont condamnés par la Loi ; dans plusieurs
pays, cette condamnation peut aller au-delà de dix ans
 ; parfois, la Loi prévoit la détention à perpétuité.
Et dans une dizaine d’États, la peine de mort peut
être effectivement appliquée...

La misère est souvent mauvaise conseillère. La/le
transpédégouine est une cible idéale. Les États,
souvent gangrénés par les religieux, en profitent ; ou
laissent faire, plus ou moins complices, les groupes
fascistes.

UNE JOURNÉE CONTRE L’HOMOPHOBIE...

Aujourd’hui, 17 mai, c’est la Journée Internationale
contre l’Homophobie ; le 10 mai dernier c’était en
mémoire de l’esclavage. C’est bien. C’est important.
Pas suffisant, mais important. Toutefois, il ne
s’agirait pas que certainEs s’estiment quittes : Une
parade devant les micros, deux ou trois déclarations
compatissantes, et hop l’oubli, l’indifférence ou le
cynisme.

Et nous là-dedans ? Qu’est-ce que nous pouvons faire
d’une seule journée contre l’homophobie, lorsque c’est
tous les jours, individuellement et collectivement,
que nous nous battons ? - par la force des choses. Par
la force de nos corps qui désirent et dont les désirs
et les pratiques sont étatiquement pathologisés.

La Journée contre l’Homophobie participe de la lutte
contre les préjugés et les normes qui tentent de nous
discipliner. Mais elle doit être aussi l’occasion pour
nous, transpédégouines de TaPaGeS, de manifester notre
internationalisme. De refuser ce que l’on fait de nous
et de nos sœurs/frères ailleurs. Et de pointer du
doigt les responsables.Ce que nous endurons est
politique - rien d’autre. Des volontés délibérées
d’État de discriminer, d’inférioriser toute une partie
de sa population en raison de son genre et/ou de son
orientation sexuelle. Comme ils le font pour d’autres
motifs, envers les populations immigrées, envers les
femmes, etc.

Il s’agit aujourd’hui :

  • d’adresser un signe - encore symbolique - à nos
    potentielLEs amantEs polonaisES, tchétchènes, russes,
    palestinienNEs, ougandaisES, iranienNEs, chinoisES,
    ivoirienNEs, etc ;
  • de manifester devant ces bâtiments qui en
    symbolisent l’État à Strasbourg ;
  • de manifester devant l’impassible Conseil de
    l’Europe ;
  • dt par là, d’interpeller notre État, complice actif
    de ce qui se noue ailleurs.

Toujours les transpédégouines font les frais de la
diplomatie. Il faut forcer l’État français à réagir,
forcer l’Europe à réagir.

Et faire apparaître l’hypocrisie. Le silence de
l’Europe, la complaisance de Chirac permettent aux
politiques d’État homophobes et transphobes d’agir en
toute impunité. Mais la France aussi est concernée :
racisme d’État, absence d’une véritable politique de
santé mondiale prise en charge par les pays riches,
discrimination dans la Loi... Se battre pour nos
droits ici, c’est permettre à d’autres, ailleurs,
d’exiger plus.

Rien à attendre du Pouvoir : il ne lâche rien que ce
qu’il est obligé de lâcher ou ce qui lui sert.
Obligeons-le ! Rien à attendre de l’État : nos
inactions, nos silences sont ses meilleurs alliés. La
pleine et totale égalité des droits ne se mendie pas,
elle s’obtiendra par toujours plus de visibilité et de
combat. La protection de nos sœurs ne sera que le
résultat du rapport de force que nous réussirons à
créer.

Harcelons consulats, ambassades, ministres... Comme
aujourd’hui. Partout.

Si le système qui nous accable est politique, alors il
est vulnérable. De victimes devenons assaillantEs !

TaPaGeS, le 17 mai 2006
Transpédégouines de Strasbourg

Plus d'informations :

Photos sur le site : http://tapages67.org/_pages/actions...


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