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IDAHO 2008 : demander l’impossible

date de redaction lundi 19 mai 2008


Le gouvernement français vient de reconnaître la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie lancée par Louis-Georges Tin, et s’engage dans un processus en faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité, répondant ainsi aux demandes formulées en 2005 et en 2006 par le Comité IDAHO.


communiqué IDAHO - 17 mai 2008

Créer une journée mondiale de lutte contre l’homophobie, demander qui plus est qu’elle fût reconnue par l’Etat, n’était-ce pas totalement irréaliste ? Militer pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité, n’était-ce pas une perspective encore plus utopique ? Les deux appels lancés par le Comité IDAHO en 2005 et en 2006 semblaient totalement extravagants : nombreux furent ceux qui invitèrent, amicalement, au renoncement.

Le 17 mai 2008, au nom du gouvernement français, Rama Yade, secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme, a annoncé que la France reconnaissait la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Par ailleurs, elle a ajouté que le gouvernement acceptait de s’engager dans un processus qui, s’il réussit totalement, devrait aboutir à la dépénalisation universelle de l’homosexualité.

Cette double décision permettra de mieux lutter contre l’homophobie, en France et dans le monde. Après la Belgique, le Royaume-Uni, le Mexique et le Costa-Rica, la France rejoint le club trop sélect des pays reconnaissant de jure la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, qui est célébrée de facto dans plus de 50 pays à travers le monde ; quant à l’initiative concernant l’ONU, elle constitue une avancée proprement historique qui devrait permettre de condamner les pays où l’homosexualité est un crime, et les forcer à changer leur législation en conséquence.

Même si la question de la directive européenne demeure problématique, le Comité IDAHO se réjouit de cette déclaration de Rama Yade, qui répond ainsi aux demandes des deux appels lancés en 2005 et 2006. Nous remercions non seulement le gouvernement, et la secrétaire d’Etat en particulier, mais aussi celles et ceux, personnes, associations, syndicats et partis politiques, qui ont accepté de soutenir tous ces combats. Evidemment, cette reconnaissance officielle n’est pas une fin en soi ; c’est au contraire un début, un levier, un outil. Il faudra donc travailler pour qu’elle s’avère aussi bénéfique que possible. Et plus encore pour ce qui est de la dépénalisation universelle de l’homosexualité. Les mécanismes de l’ONU sont si lourds et si complexes que ce travail demandera forcément beaucoup de temps et d’énergie.

Quoi qu’il en soit, en ce beau mois de mai 2008, le Comité IDAHO ne peut que célébrer l’héritage de 1968. Sur des sujets aussi utopiques a priori, des avancées concrètes ont été possibles à l’évidence. Dès lors, soyons réalistes, demandons l’impossible !

Louis-Georges Tin
Président du Comité IDAHO (International Day Against Homophobia)


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