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Sarkozy homophobe ?

date de redaction vendredi 16 mai 2008


Les promoteurs de la journée mondiale contre l’homophobie analysent la récente actualité française à l’aune du refus de du Président de la République française de reconnaître le 17 mai.


commmuniqué IDAHO - 15 mai 2008

A l’avant-veille de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, une conférence de presse s’est tenue à l’Assemblée nationale avec Noël Mamère (député), Caroline Mécary (avocate de Frédéric Minvielle), Eric Fassin (sociologue), Louis-Georges Tin (fondateur de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie).

Les participants ont contesté les positions de Nicolas Sarkozy, qui vient de dire non à la reconnaissance par la France de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie, célébrée chaque année le 17 mai dans plus de 50 pays. Celle-ci est pourtant reconnue par le Parlement européen, la Belgique, le Royaume-Uni, le Mexique, le Costa-Rica... Nicolas Sarkozy a dit non encore à une résolution qui permettrait, si la France la soutenait à l’ONU, d’obtenir la dépénalisation universelle de l’homosexualité. Cette proposition était pourtant soutenue par de nombreuses personnalités à travers le monde, plusieurs prix Nobel, intellectuels, artistes, personnalités politiques de renom.

Ce double refus éclaire l’actualité récente en France. Aujourd’hui, Frédéric Minvielle est déchu de sa nationalité en raison du mariage qu’il a contracté aux Pays-Bas avec un autre homme. Hier, Bernard Kouchner envoyait une circulaire demandant « aux consulats de refuser d’enregistrer les Pacs dans les pays qui prohibent la vie de couple hors mariage de deux personnes de sexe différent ou de même sexe ». Hier encore, la Cour européenne des droits de l’Homme condamnait la France, qui avait refusé à Emmanuelle B. le droit d’adopter, en raison de son orientation sexuelle.

Mariage, pacs, parentalité, ces trois cas se rejoignent en ce point : c’est l’Etat qui discrimine. C’est la question de la démocratie sexuelle qui est ici posée : est-on, oui ou non, disposé à faire respecter l’égalité des droits ? Ou bien, malgré des aménagements ponctuels, le gouvernement va-t-il encore perpétuer une homophobie d’Etat, qui légitime l’homophobie au quotidien ?

Pourtant, pendant sa campagne et depuis son élection, Nicolas Sarkozy n’a pas cessé de souligner son engagement indéfectible en faveur des droits humains, et contre toute forme de discrimination. Or, jusqu’ici, il est demeuré sourd aux propositions qui lui ont été faites en la matière. Toutefois, Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet du président de la République, vient tout juste de proposer un rendez-vous aux associations sur ce sujet, vendredi 16 mai, à 20h. Reste donc à savoir si cette rencontre va faire « pschitt », ou s’il s’agit d’une véritable « ouverture »...


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