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Kiss-in devant l’ambassade du Nigeria à Paris

date de redaction vendredi 18 mai 2007


Des garçons embrassent des garçons, des filles embrassent des
filles : derrières les murs de l’ambassade du Nigeria, elles et ils
seraient mortes.


communiqué Act Up Paris - 18/5/2007

A l’occasion de la 3e journée mondiale de lutte contre l’homophobie,
Act Up-Paris a fait un kiss-in devant l’ambassade du Nigeria pour
protester contre l’homophobie d’Etat du président Obasanjo et en
soutien aux personnes victimes d’homophobie, de lesbophobie et de
transphobie au Nigeria.

L’homosexualité est considérée comme un crime au Nigéria et est punie
de 14 ans d’emprisonnement ou de mort par lapidation, suivant la
confession de l’accuséE. Pour le président Obasanjo, l’homosexualité
est « anti-naturelle, anti-biblique et définitivement anti-
africaine ». Le gouvernement du Nigeria s’apprête à publier une
nouvelle loi interdisant les relations sexuelles entre des personnes
de même sexe. Il entend également interdire toute manifestation
publique ou artistique et toute organisation travaillant sur les
sujets gays et lesbiens. Enfin, toute personne qui souhaitera
témoigner, défendre ou exercer son droit d’association avec des
personnes homosexuelles sera considérée comme criminelle.

De plus, faut-il le rappeler, les relations sexuelles entre hommes
sont illégales dans plus de la moitié des pays africains et les gays
sont ignorés par les programmes de prévention alors que les rares
études scientifiques qui ont pu être réalisées montrent clairement le
rôle important que joue la spécificité gay dans l’épidémie de sida
africaine.
Dans certains pays, la prévalence du VIH parmi les hommes ayant des
relations sexuelles avec des hommes atteint ou dépasse les 20 %. A
titre d’exemple, selon une étude menée entre 2005 et 2006, elle est
de 38,3% à Kilifi au Kenya et de 21, 5% à Dakar au Sénégal [1].

25 ans d’épidémie de sida nous ont appris que la répression qui pèse
sur les minorités sexuelles est une barrière à la mise en place de
stratégies efficaces de lutte contre la pandémie. Comment imaginer
mener des études ciblées sur les homosexuels ou développer des
actions de prévention, de dépistage et d’accès aux soins auprès d’eux
quand ils ne peuvent pas, comme au Nigeria, se dire homosexuel,
rencontrer des membres de leur communauté ou même se défendre en cas
d’attaques homophobes ?

Alors que les homosexuels sont déjà les oubliés de la lutte contre le
sida dans les pays en développement, les gouvernements africains qui
instituent et encouragent l’homophobie d’Etat sont les complices
objectifs de l’épidémie.

Act Up-Paris s’insurge contre les pays criminels qui condamnent
l’homosexualité et contre l’indifférence complice du gouvernement
français.

Act Up-Paris exige :
 la dépénalisation de l’homosexualité dans tous les pays où les LGBT
sont condamnéEs ;
 la mise en place de programmes de prévention spécifiques destinés
aux homosexuels en Afrique ;
 l’inscription de la Journée mondiale contre l’homophobie au
calendrier officiel français, conformément à l’engagement de
Dominique de Villepin en mai 2006 ;
 le soutien par la France de la pétition pour la dépénalisation de
l ‘homosexualité dans le monde ;
 la condamnation par le ministère des Affaire Etrangères de toute
attaque à des personnes LGBT dans le monde et l’octroi de l’asile aux
LGBT persécutéEs dans leur pays d’origine ;
 une politique ferme et engagée de la France pour lutter contre le
sida et les discriminations homophobes dans le monde.

Notes :

[1Source : Frits Van Griensven,14e CROI, Conference on retrovirus
and opportunistic infections


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