Apple : l’app qui fâche

Apple diffuse depuis le 15 février dans son App Store - son magasin de programmes pour iPhone et iPad - une application intitulée Gay Cure, littéralement traitement contre la gaytitude, et qui se propose ni plus ni moins d’aider à « guérir les gens de l’homosexualité ».

Gay Cure a été développée et proposée par Exodus International, une organisation religieuse qui se présente comme la plus importante mission à prendre en charge « les individus et les familles impactés par l’homosexualité ». Sur son site internet, elle développe un discours moralisateur, culpabilisateur et biaisé pour jeter l’anathème sur les homosexuels. Elle offre surtout les services de ses ministres censés apporter la rédemption, et permettre la « libération de l’homosexualité à travers la puissance de Jésus Christ ».

Cette application curatrice a provoqué la colère des associations homosexuelles américaines. L’organisation Truth Wins Out a lancé une pétition sur le site www.change.org pour réclamer qu’Apple retire Gay Cure de sa boutique en ligne. Les activistes s’indignent que dans ses conditions de commercialisation, Apple rejette les app qui sont « diffamatoires ou offensantes à l’égard d’individus ou de groupes », mais que la firme valide une application qui peut notamment conduire les jeunes homosexuels au suicide.

La pétition a recueilli en quelques jours plus de 100.000 signatures, et l’histoire fait le tour de la planète.

Apple n’a pas réagi officiellement à la campagne de protestation, mais un début de ménage a été fait discrètement dans l’App Store, car l’application, qui était téléchargeable sous le nom de Gay Cure a disparu. Elle est désormais accessible sous le nom beaucoup moins tapageur d’Exodus International. Combien de milliers de signatures supplémentaires seront nécessaires pour que la firme à la pomme, qui prétend contrôler tout ce qui s’exécute sur ses machines, fasse le ménage dans sa boutique ?

Mise à jour 24/3/2011 : l’application polémique a disparu de l’App Store le 23 mars, mais le service de presse d’Apple n’a pas jugé utile de répondre à notre demande d’explications.