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Déportation : la recherche historique doit se poursuivre

date de redaction jeudi 8 novembre 2007


Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle salue les dernières découvertes historiques et demande au ministre des Armées de continuer à financer les travaux de recherche.


Le Mémorial de la Déportation Homosexuelle (MDH) vient de prendre connaissance avec satisfaction des résultats des derniers travaux conduits par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) sur la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Dans le cadre de la convention triennale (2004-2007) qui lie le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants d’une part et la Fondation pour la Mémoire de la Déportation d’autre part, une équipe basée au Mémorial de Caen, a travaillé sur la déportation depuis la France pour motif de répression (résistants, otages, communistes, syndicalistes, militaires, homosexuels).

Depuis plusieurs années le MDH demande aux Ministres des Anciens Combattants successifs de mandater des recherches sur la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France.

En 2001, un rapport évoquant une première liste de 210 victimes de déportation pour homosexualité fut rendu par le Colonel Claude MERCIER pour le compte de la FMD.

Ce rapport a été accueilli comme une base de départ, c’est pourquoi le MDH avait plaidé pour une nécessaire poursuite des recherches sur les archives.

Les nouvelles conclusions rendues évoquent le sort de 63 victimes dont la déportation pour motif d’homosexualité (depuis la France) est désormais prouvée grâce à des éléments probants (identité des personnes ; date et lieu d’arrestation ; motif de condamnation et date du jugement ; date de remise aux forces allemandes ; date et lieu de départ en convoi ; date et nom du camp d’internement ; date de décès ou de libération ; motif de libération : décès, fin de la peine, enrôlement de force dans l’armée allemande sur le front de l’est, ou libération des camps par les forces alliées).

Si les nouvelles recherches écartent volontairement certains cas pourtant recensés dans le rapport Mercier de 2001, c’est pour s’attacher à mettre à jour des parcours complets et donc irréfutables.

Aujourd’hui il est clairement établi que même si elle était marginale (1%) la déportation depuis la France pour motif d’homosexualité est une réalité historique incontestable.

Les nouveaux résultats révélés viennent valider a posteriori les convictions défendues par le MDH depuis sa création en 1989.
Les décennies qui ont suivi la fin de la Seconde Guerre Mondiale ont été marquées du sceau du tabou, du silence, de l’occultation et même de la négation de la déportation pour motif d’homosexualité.
Grâce à Pierre Seel (premier français à avoir témoigné de sa déportation pour motif d’homosexualité), grâce à l’engagement du journaliste militant Jean Le Bitoux, grâce à la persévérance du MDH, et plus récemment grâce aux travaux des historiens et des universitaires, lumière est faite progressivement sur cette sombre page de l’Histoire de France.

Pour autant, le Mémorial de la Déportaion Homosexuelle ne considère pas ce nouveau rapport comme une fin en soi, car de l’aveu même de ses auteurs, il reste des dizaines de cas mis à jour et dont l’itinéraire reste à reconstituer. C’est pourquoi, dans un communiqué, Hussein Bourgi, le président du MDH, demande à Hervé MORIN, Ministre de la Défense et à Alain MARLEIX, Secrétaire d’Etat à la Défense d’inclure la poursuite des recherches sur la déportation pour motif d’homosexualité depuis la France dans la convention triennale (2008-2011) qui sera signée prochainement avec la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.


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