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Didier Lestrade nous raconte notre fin !

date de redaction vendredi 30 avril 2004     auteur Pierre Léonard


A propos du dernier ouvrage de D. Lestrade, The End, paru chez Denoël.


The END Didier Lestrade Denoël

Et pourquoi la FIN ?
Non malheureusement, ce n’est que le début et nous aurons encore besoin d’un Didier Lestrade pour redresser les torts, la culture de l’ego, du pouvoir, de la manipulation.
Il nous agace en parlant encore et toujours de lui, de ses fiancés, et je vais faire de même.

Il y a dix ans nous allions au cimetière tous les mois. Dans la rue nous croisions les futurs fantomes de nos cauchemars, gris anthracite, soutenus par les derniers amis, captant une dernière fois la vie des autres.
Dustan et Remès, nos joyeux drilles, ont de la chance de pouvoir se passer des tri-thérapies. Rafaël, lui, a croisé un de leur clone et agonisé pendant des années retranché derrière quelques T4. "J’ai tiré la mauvaise carte" disait-il. Oui, celle d’une rencontre malhonnête et d’être dans les 40% d’insensibles aux thérapies.

Dustan et Remès poétisent l’art de baiser sans capote, essayant de nous convaincre de la supériorité de cette jouissance. Tant d’efforts pour enfoncer des portes ouvertes sont-ils encore nécessaires ?
Et les vraies questions ne sont pas là. La réécriture de l’histoire, le déni de la dangerosité du vih et bien pire, des recettes, des tours de mains indispensables au grand frisson. Oui Erik Remès a eu un coup de génie en titrant son ouvrage "serial killer".

Didier Lestrade nous agace. Rien ne trouve grâce à ses yeux. En quelques années il est devenu un expert reconnu. C’est un excessif, il fait tout à fond, parfois sans discernement. Y compris la critique. Il nous remémore ce que nous savons tous, mais ne voulons plus voir et nous rappeler. Pendant ce temps la majorité des nouvelles séroconversions a moins de trente ans.

Didier Lestrade midinette nous agace avec ses références continuelles à la culture américaine, vantant sans relâche l’avance culturelle, sociale de cette nation.
Il aime l’Amérique, c’est compris, la musique qui l’a construit, lui, la pornographie sculpturale made in USA qui l’excite toujours, bravo.
Encore un effort et nous aurons un chapitre sur l’ineffable théorie des homosexuels, porte lance d’un dessein divin.

Mais ce n’est pas pour cela que vous lirez le livre de Didier Lestrade. Vous le trouverez "aux mots à la bouche" pour les parisiens, le commanderez à votre libraire préféré, parce que c’est le livre d’un homme en colère.

Didier Lestrade fonde Act-up, Têtu, écrit, agace, parce qu’il aime la vie.

23€ sera le prix de votre piqûre de rappel à la vie.
A nous de de pas en faire le dernier des Don Quichotte.


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