samedi 15 octobre 2016
20ème Marche Existrans samedi 15 octobre 2015, départ à 14h du Métro Belleville
Communiqué de presse - 13 octobre 2016
L’Existrans, la marche des personnes trans et intersexes et des personnes qui les soutiennent, partira le samedi 15 octobre 2016 à 14h de Belleville (Paris).
C’est la 20ème édition de cette marche de visibilité et de revendications des personnes trans et intersexes !
20 ans que nous marchons, pour notre santé, pour nos droits, 20 ans que la France (nous) piétine !
L’autodétermination, pas un peu, pas à moitié : CEC libre et gratuit, en mairie !
Ce 12 octobre, les députés examinaient, en dernière lecture, un article du projet de loi pour la « Justice du 21e siècle » encadrant les procédures de changement de mention du sexe et de prénom à l’état civil (CEC). Aujourd’hui, ces procédures restent abandonnées à l’arbitraire des tribunaux, suivant des jurisprudences qui conditionnent notamment le CEC à des critères psychiatriques et médicaux, exigeant des personnes trans des preuves de leur stérilisation.
Après des années de lutte intense des associations trans, l’Assemblée Nationale a voté un texte censé lever l’exigence d’attestations et d’expertises médicales ou psychiatriques dans les procédures de CEC. Ce texte s’obstine pourtant à soumettre le changement d’état civil à l’arbitraire de l’appréciation des juges selon des critères flous. Ainsi, 20 ans après la première marche Existrans, notre combat continue pour que notre droit à l’autodétermination, nos corps et nos identités cessent d’être piétinés !
Nous dénonçons le blocage systématique du gouvernement pour empêcher une procédure de CEC libre et gratuite, sur simple déclaration en mairie. Cette déjudiciarisation est la seule solution rapide, transparente et à même de respecter réellement l’autodétermination des personnes, comme l’a rappelé le Défenseur des Droits dans sa décision cadre du 24 juin 2016. D’autres pays tels que l’Argentine, Malte, le Danemark, la Colombie, l’Irlande et dernièrement la Norvège l’ont déjà instaurée : que fait la France ?
Nos associations l’affirment depuis des années, rejointes aujourd’hui par les experts juridiques, les chercheurs et récemment le Défenseur des Droits : un CEC dépsychiatrisé et déjudiciarisé est non seulement possible, mais nécessaire. C’est une base minimale indispensable pour lutter efficacement contre les discriminations, pour permettre aux personnes trans de sortir de la précarité et améliorer leur accès aux soins, à l’éducation, au marché du travail, pour lutter aussi contre l’épidémie de VIH qui touche de manière disproportionnée une part des personnes trans.
L’Etat se doit d’être exemplaire dans ses lois pour faire enfin reculer la transphobie dans la société ! Non, ni les psychiatres, ni les médecins, ni les juges ne sauront jamais mieux que les personnes concernées qui elles sont et comment elles doivent être identifiées à l’état civil. Ce n’est pas à un tiers de le déterminer, ni d’en juger. L’autodétermination n’est pas un principe négociable !
En excluant les mineurEs des procédures de CEC, le législateur envoie aussi un très mauvais signal aux parents et aux adultes qui entourent les enfants trans, alors même que le soutien de la société leur est indispensable pour vivre librement et sereinement dans le genre qui leur convient. De même, les personnes trans nées à l’étranger doivent pouvoir bénéficier de recours adaptés à leur situation pour mettre à jour leurs prénoms et genre sur les titres de séjour et autres documents d’identité.
Arrêt immédiat des mutilations des enfants intersexes
Suivant la même vision normative et réductrice du rapport entre les sexes qui nourrit la transphobie, le législateur continue aussi d’ignorer et de violenter les réalités intersexes.
Chaque jour, des enfants intersexuéEs viennent au monde, en France ou ailleurs. Aujourd’hui encore, la médecine occidentale moderne s’obstine à faire de ces variations notamment morphologiques, hormonales et/ou génétiques des caractères sexués un état pathologique nommé « trouble du développement sexuel ». Ce diagnostic entraîne la mise en place d’un protocole médical qui ne répond à aucune nécessité médicale mais vise à transformer ces corps jugés « anormaux » en corps « normaux », suivant les catégories de sexes « homme » et « femme ». De nombreuses mutilations sexuelles ainsi que des traitements hormonaux sont ainsi imposés sans le consentement des personnes concernées, le plus souvent très jeunes. Pratiquement toujours irréversibles, entraînant parfois la stérilisation et provoquant souvent d’autres effets secondaires, ces atteintes particulièrement violentes à l’intégrité physique des personnes intersexes sont insupportables, jamais sans conséquences psychiques pour les personnes qui les subissent.
Le Comité contre la torture de l’ONU lui-même, dans ses « Observations concernant le septième rapport périodique sur la France », a recommandé à notre État de « prendre des mesures législatives, administratives ou autres nécessaires pour garantir le respect de l’intégrité physique des personnes intersexuées ». La France doit mettre fin à ces pratiques !
Nous marchons pour rester visibles, et que soient entendues nos revendications :
Le 15 octobre prochain, marchons pour faire entendre nos voix,avec le soutien de touTEs nos proches, ami.Es et allié.Es, pour défendre les revendications portées par le collectif Existrans et de très nombreuses organisations trans, intersexes et solidaires, pour l’autodétermination, pour la santé et les droits des personnes Trans et Intersexes.
organisations Trans & Intersexes : Acceptess-T (Paris) ; Association Nationale Transgenre ; C’est Pas Mon Genre ! (Lille) ; Chrysalide (Lyon) ; CLAR-T (Toulouse) ; Collectif Intersexe ; En-Trans (Lille) ; Genres Pluriels (Belgique) ; Intersex & Transgender Luxembourg asbl ; Ouest Trans (Rennes & Bretagne) ; OUTrans (Paris) ; Pari-T (Paris) ; RITA (Ressort Intersexe et Trans en Action - Grenoble) ; Trans-Act ! ; Trans-info ; TRANS INTER action (Nantes) ;
organisations alliées : AcronymeS ; Act Up-Paris ; Act Up Sud Ouest ; ADHEOS Centre LGBT Poitou-Charentes ; AGILE ; AIDES ; Andbraiz ; ARDHIS ; Basiliade ; Centre LGBT de Nantes ; Centre LGBT de Rennes ; Centre LGBT Paris Île-de-France ; CIGaLes Centre LGBT Dijon ; Collectif Oui Oui Oui ; Collectif Shemale Trouble ; Commune Vision ; CONTACT ; Divers Genre Lille ; EFiGiES ; FièrEs ; Fierté Montpellier Pride ; Fédération LGBT ; La Fédération Total Respect (Tjenbé Rèd) ; Feministes Plurielles ; Femmes En Lutte 93 ; Gras Politique ; Homogène Centre LGBT du Mans ; Isom ; L’Hêtre ; L’Observatoire des transidentité ; La Station, Centre LGBTI Strasbourg / Alsace ; Le Planning Familial ; Le Planning Familial 44 ; Le Planning Familial 59 ; Le Refuge ; Le STRASS ; LGBT/OM ; Les Amis du Bus des Femmes ; Les Dégommeuses ; Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence - Couvent de Paname ; Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence - Couvent de Paris ; Onzième Dom ; Panzy ; Pride de Nuit ; Qitoko ; Rainbow Brest ; SAV | Shechora Ani Venava ; Stop Homophobie ; Stop Trans Pathologization ; UJ2FOM