vendredi 13 novembre 2015
17 associations organisatrices de Gay Pride annoncent leurs ambitions pour l’avenir, « au service d’une stratégie nationale d’avancée de nos revendications ».
communiqué inter-associatif, juillet 2015
Les Marches des Fiertés LGBTQI et Prides sont-elles encore utiles aujourd’hui ? À quoi servent-elles ? Et si elles renvoyaient une mauvaise image… ? Ces questions reviennent telles des marronniers. Nous balayons ces interrogations. Tant que les personnes LGBTQI (lesbiennes, gays, bi.e.s, trans’, queer) seront oppressées au Maroc, tant que les personnes LGBTQI seront muselées en Russie, tant que 77 pays dans le monde puniront encore de différentes peines et châtiments la diversité des orientations sexuelles et des identités de genre, tant que le rejet de l’autre fera des ravages y compris au sein de nos sociétés occidentales… bref, tant qu’il ne sera pas possible pour toutes et tous, partout dans le monde, de marcher dignement, alors nous marcherons. Par fraternité, par solidarité. Par espoir.
Nous sommes des associations LGBTQI qui organisons les Marches des Fiertés et les Prides auxquelles vous êtes nombreuses et nombreux à participer en ce début d’été dans les quatre coins du pays. Dans la lignée des émeutes de Stonewall en 1969 et d’un certain esprit de résistance et de fierté, nous travaillons tout au long de l’année pour que, au plus près de chez vous, cet évènement, ce jour de liberté, à la fois profondément militant mais aussi festif, puisse avoir lieu.
Oui, nous le disons et n’en sommes pas peu fier.e.s. Nos associations, organisatrices des Marches et des Prides partout en France, fédèrent, innovent, sont dynamiques, ont le sens du contact et ont la capacité à s’adapter aux réalités locales vécues par les LGBTQI. Elles n’ont pas peur de revendiquer, d’interpeller, d’oser, en mettant en avant des revendications pas forcément fédératrices ou par leurs choix de mots d’ordre ou de visuel.
Oui, nous l’affirmons : les Marches des Fiertés et Prides n’ont jamais été aussi dynamiques en France. Elle atteignent aujourd’hui le nombre de 23 et se déroulent tout au long des mois de mai, de juin et de juillet. Elles se déroulent à la fois dans les capitales de région, où elles ont pris une grande ampleur et où elles drainent des milliers de marcheurs/euses. Elles font partie intégrante de l’agenda de la vie citoyenne locale.
Elles se développent également, et c’est un fait nouveau que nous sommes heureux/ses d’observer, dans des villes de tailles moyennes, voire dans des petites villes où des associations, aux moyens parfois modestes, réussissent par la force de leur volonté et par leur capacité remarquable à faire converger les causes, à créer du lien au delà même de la communauté LGBTQI et à rendre possible cet événement. On doit pouvoir vivre pleinement ce que l’on est et pouvoir le dire, quel que soit le territoire où l’on vit, et plus seulement à Paris où dans la grande ville très loin.
Les Prides et Marches des Fiertés sont partout, et c’est une force. Elles constituent la plus grande fenêtre de visibilité pour nos associations et nos revendications. Elles constituent le moment privilégié où nous, militant.e.s, pouvons faire passer nos revendications auprès du grand public et des médias, et surtout peser auprès des décideurs pour les faire avancer.
La Coordination Interpride France (CIF) a pendant plusieurs années animé un réseau entre les associations organisatrices des Prides et Marches des Fiertés pour que celles-ci coordonnent leur calendrier, leurs « mots d’ordre » et leurs messages. En 2013, cette fédération a été mise en sommeil, fautes de combattant.e.s et de forces vives, malgré le formidable travail mené par les équipes de responsables auxquelles nous souhaitons rendre hommage.
Si chacune de nos Marches et de nos Prides a son identité locale ou régionale propre que nous souhaitons librement préserver, nous sommes néanmoins collectivement convaincu-e-s qu’elles pourraient être mieux et plus efficacement mises au service d’un message militant national et ainsi constituer un moyen renforcé de faire pression collectivement tout au long de l’année sur les décideurs politiques et institutionnels.
Nous attendons des États Généraux LGBTI, qui se tiendront les 13, 14 et 15 novembre prochain à Avignon et auxquels nous participerons, qu’ils nous permettent de nous rencontrer et d’échanger librement sur :