mercredi 21 avril 2010
Cette figure du militantisme homosexuel est décédé le 20 avril à l’âge de 62 ans.
Jean Le Bitoux, qui vient de mourir à l’âge de 62 ans des suites d’une longue maladie, est une figure du militantisme homosexuel français. Il n’a cessé de lutter pour la reconnaissance et les droits des gays et des lesbiennes.
C’est à Nice, au sein du mouvement gay local, que Jean Le Bitoux fait ses premières armes de militant. Monté à Paris, il est candidat aux élections législatives de 1978.
En 1979, il crée le journal Gai Pied avec l’aide de quelques amis. Mis en minorité en 1983 pour des raisons économiques, il démissionne du journal avec la quasi-totalité des journalistes. Le journal continue sans lui et disparaitra en 1992, après 541 numéros. Il nous a confié la relation de cette histoire, qu’on pourra lire ici.
Jean Le Bitoux s’est investit très tôt dans la lutte contre le sida, en participant aux activités de l’association Aides dès 1985. Il était lui-même séropositif.
Il a aussi fait partie d’une association qui se proposait de créer à Paris un Centre d’archives gaies. Il a été directeur de recherches pour la création de ce centre d’archives, avant d’être licencié, faute de résultats.
Très attaché à l’histoire et à ses oublis, Jean Le Bitoux a milité activement pour la reconnaissance de la déportation homosexuelle par les nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il a recueilli et publié le témoignage du seul déporté français pour homosexualité connu à ce jour, dans le livre Moi, Pierre Seel, déporté homosexuel (éditions Calmann-Lévy). En 2002, il a approfondi la question dans Les Oubliés de la mémoire (éditions Hachette).
Ses recherches l’ont conduit à créer le Mémorial de la Déportation Homosexuelle, association qui porte la mémoire de ces heures sombres.
Tout au long de sa vie, Jean Le Bitoux ne s’est pas contenté d’être un intellectuel, et d’avoir une réflexion sur la condition des homosexuels, il a payé de sa personne pour mettre en pratique ses idées. Merci Jean.