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La position de l’Inter-LGBT pour le second tour de l’élection présidentielle

date de redaction vendredi 27 avril 2007


L’Inter-LGBT relève qu’en matière d’égalité des droits,
les objectifs défendus par Ségolène Royal sont globalement
conformes à ses revendications, quand les orientations de Nicolas
Sarkozy lui semblent contraires. L’Inter-LGBT dénonce en particulier
le projet d’union civile réservé aux couples homosexuels de Nicolas
Sarkozy, un sous-mariage communautariste, stigmatisant, ghettoïsant
et non républicain, qui remplacerait un pacs pourtant ouvert à tous
les couples. Elle dénonce la vision essentialiste et
différentatialiste de l’homosexualité que promeut le candidat de
l’UMP. Elle rappelle que sa future majorité présidentielle
s’appuierait sur des parlementaires très mobilisés contre
l’égalité des droits. Enfin, elle déplore le dialogue impossible
entre Nicolas Sarkozy et la société civile. Pour toutes ces raisons,
l’Inter-LGBT craint que l’élection éventuelle de Nicolas Sarkozy ne
soit porteuse de régressions, quand au contraire celle de Ségolène
Royal ouvrirait la voie à l’égalité des droits.


communiqué Inter-LGBT - 27/4/2007

Ce mardi 24 avril 2007, les associations du Conseil de l’Inter-LGBT
ont analysé les projets des deux candidats restant à l’élection
présidentielle, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, et ont voté une
position commune pour ce second tour de l’élection présidentielle.

En premier lieu, les associations prennent acte de l’engagement de
Ségolène Royal à faire progresser l’égalité des droits :
réforme constitutionnelle afin d’élargir le principe
d’égalité à la lutte contre toutes les discriminations, signature
du protocole 12 à la Convention européenne de sauvegarde des droits
de l’homme et des libertés fondamentales sur l’interdiction
générale de la discrimination, ouverture du mariage aux couples de
même sexe, ouverture de l’adoption conjointe à tous les couples,
concubins, pacsés, mariés, de même sexe ou de sexe différents,
ouverture de l’adoption de l’enfant par le beau-parent, ouverture
d’un débat sur le recours à l’insémination artificielle pour
les couples de femmes, amélioration du pacs, adaptation du droit
d’asile à la protection nécessaire des personnes menacées ou
persécutées liées à l’orientation sexuelle ou à l’identité
de genre : Ségolène Royal s’engage.

Sur tous ces objectifs, Nicolas Sarkozy a marqué son opposition. En
outre, les options choisies par Nicolas Sarkozy en matière de santé
inquiètent les associations (système de franchise, remise en cause
du remboursement à 100 % des ALD). Enfin, elles dénoncent sa
proposition d’un Union civile réservée aux couples de même sexe,
qui remplacerait le pacs :
 c’est un sous-mariage parce que, malgré des obligations aussi
contraignantes que celles du mariage, l’Union civile n’ouvre aucun
droit lié à la filiation ;
 c’est une régression pour tous les couples qui n’auraient plus
accès au pacs, cette alternative au mariage jugée adaptée pour
plusieurs centaines de milliers d’entre eux ;
 c’est une solution communautariste, stigmatisante, ghettoïsante
et non républicaine : les couples qui veulent se marier veulent
pouvoir le faire comme tout le monde, et non se voir concéder un
statut spécifique.

Par ailleurs, la conception essentialiste de l’homosexualité, qui
trouverait son origine dans une "fragilité préalable", révulse
l’Inter-LGBT. Pour justifier que l’homosexualité n’est ni un choix ni
un péché, Nicolas Sarkozy a recours une vision compassionnelle et
médicale de l’homosexualité, qui justifie le traitement
différentialiste qu’il veut imposer aux couples de même sexe. Et
récemment, le candidat de l’UMP n’a pu s’empêcher de dresser des
parallèles entre l’homosexualité, la pédophilie, le suicide,
l’autisme, les comportements criminels, qui tous trouveraient une
explication dans cette "fragilité préalable". L’Inter-LGBT dénonce
ces thèses dont Nicolas Sarkozy se fait l’importateur en France.

De plus, l’Inter-LGBT rappelle que la majorité présidentielle sur
laquelle s’appuierait Nicolas Sarkozy reposerait sur plus de 300
parlementaires réunis au sein d’une Entente très opposée à
l’égalité des droits.

Enfin, l’Inter-LGBT regrette que le dialogue n’ait jamais été
possible avec le candidat de l’UMP, malgré des efforts considérables
de la part des associations pour tenter de l’ouvrir. Nicolas Sarkozy
n’a jamais masqué son dédain pour les associations "droits-de-
l’hommistes".

Pour toutes ces raisons, l’Inter-LGBT craint que l’élection
éventuelle de Nicolas Sarkozy ne soit porteuse de régressions, quand
au contraire celle de Ségolène Royal ouvrirait la voie à
l’égalité des droits.

Plus d'informations :

La position complète de l’Inter-LGBT.

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