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L’Inter-LGBT demande à Nicolas Sarkozy de cesser les amalgames

date de redaction vendredi 13 avril 2007


Depuis plusieurs jours, le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, assène ses "vérités" sur le déterminisme génétique de l’identité individuelle.


communiqué Inter-LGBT - 13/4/2007

Depuis plusieurs jours, le candidat de l’UMP à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, assène ses "vérités" sur le déterminisme génétique de l’identité individuelle.

Pour des notions qui n’ont rien à voir entre elles (comportements criminels, pathologies et orientation sexuelle), il suggère une explication commune, en relativisant le poids de l’acquis et du culturel pour mettre en avant un déterminisme génétique. Un jour (Libération, 12/04/07), il affirme ainsi dans un même mouvement être né hétérosexuel et migraineux. Le lendemain (Le Figaro magazine, 13/04/07), il dresse des parallèles entre la pédophilie, Guy Georges, l’autisme, le suicide et l’homosexualité, qui trouveraient tous une part d’explication dans la génétique. Sa théorie, hésitante et mal étayée, prête ainsi à tous les amalgames.

Certes, Nicolas Sarkozy contredit l’Église catholique qui juge l’homosexualité comme un comportement déviant et rectifiable, distinct de l’identité. Mais il le fait pour renforcer une théorie douteuse, en décidant que l’homosexualité est innée - qu’en sait-il ? -, et qu’il ne faut pas en renvoyer la responsabilité aux mères. Comme si les homosexuels constituaient un tel problème qu’il faudrait leur trouver une excuse scientifique qui ne rejette pas la "faute" sur leurs parents.

S’agirait-il en fait pour Nicolas Sarkozy de donner un fondement scientifique à la création de catégories juridiques différenciées pour les couples, suivant qu’ils sont de même sexe ou de sexes différents, ainsi qu’il le le propose avec son "Union civile" ?

L’Inter-LGBT demande à Nicolas Sarkozy de cesser de manipuler des concepts qu’il ne maîtrise manifestement pas, d’alimenter les amalgames les plus répugnants, d’exacerber les différences et d’utiliser l’orientation sexuelle comme un outil de clivage politicien.

Libération, 12/04/07, extrait

Question : Pourquoi avoir déclaré que la pédophilie était génétique ?

Je n’ai pas dit exactement cela. J’ai expliqué que tout ne dépendait pas de l’acquis, mais qu’une partie pouvait être de l’inné. Dans quelle proportion ? Je ne suis pas savant. Par exemple, quand j’étais enfant, j’étais choqué parce que l’on expliquait, quand un enfant était homosexuel : « Sa mère a eu tort, elle a dormi avec lui ». Quand un enfant était anorexique, on disait : « Le père était absent. » Quand un enfant était autiste, on disait : « Oh là ! Les parents ont divorcé, cela a provoqué un choc. » Depuis, on sait que l’autisme, c’est génétique. Je pense aussi que la sexualité est une identité.

Question : Vous avez dit que vous étiez né hétérosexuel...

Oui, je suis né hétérosexuel. Je ne me suis jamais posé la question du choix de ma sexualité. C’est pour cela que la position de l’Eglise consistant à dire « l’homosexualité est un péché » est choquante. On ne choisit pas son identité. Vous, à quinze ans, vous vous êtes demandé : « Au fond, suis-je homosexuel ou hétérosexuel ? »

Question : Vous pensez qu’on exagère la part de l’acquis dans la mentalité contemporaine ?

On a l’identité qu’on a. De la même façon qu’il y a des gens qui ont tendance à grossir et d’autres pas, des chauves et des chevelus, des petits et des grands... Nous sommes six millions de migraineux. C’est totalement héréditaire. Ma mère était migraineuse, mes fils sont migraineux. C’est un patrimoine génétique.

 l’intégralité de l’article : http://www.liberation.fr/actualite/...

Le Figaro Magazine, 13/04/07, extrait

Question : François Bayrou a trouvé « glaçants » vos propos sur les pédophiles ou les suicidaires, qui auraient cette tendance dès la naissance...

Je croyais que François Bayrou voulait renouveler le débat politique. C’est une curieuse idée de vouloir le renouveler et de ne jamais faire de débat. Quand j’ai prononcé le mot identité, il l’a contesté. Quand j’ai prononcé le mot travail, il l’a contesté aussi. Sur cette affaire de pédophilie, soyons clair : ce n’est quand même pas une idée extrêmement répandue que d’avoir envie de violer un petit garçon de 3 ans ! Qui osera me dire que chacun d’entre nous pourrait avoir cette idée ? Guy Georges qui viole et tue 12 femmes, qui osera me dire qu’il n’est pas malade ? Je n’ignore nullement qu’il y a sans doute une part d’acquis et que tout n’est pas dans l’identité. Mais si on conteste l’idée de cette identité, de ce terrain fragile, alors on conteste l’idée qu’on peut soigner et qu’on peut guérir. Je ne partage pas l’idée que, quand un jeune se suicide, c’est la faute de ses parents. Il y avait déjà une fragilité. Je ne partage pas non plus l’idée que le problème de l’autisme est un problème d’éducation. Dans les années 60, quand j’étais enfant, j’entendais ce jugement très choquant à propos d’un jeune qui était homosexuel : « sa maman l’a fait dormir dans son lit », « sa maman lui achetait des poupées »... On a fait litière de tout ce fatras. Il faut arrêter de culpabiliser, il y a des terrains fragiles. Dans un autre domaine, voyez pour la terrible maladie qu’est le cancer. Bien sûr, la cigarette donne le cancer, mais il y a des tas de gens qui fument deux paquets de cigarettes par jour et qui n’auront jamais de cancer, et d’autres qui ne fument rien, qui sont des fumeurs passifs, et qui auront le cancer, parce que leur terrain est plus fragile. Mgr André Vingt-Trois dit qu’il n’est pas d’accord avec moi. Eh bien moi, je ne suis pas d’accord quand on dit que l’homosexualité est un péché.

 l’intégralité de l’article : http://www.lefigaro.fr/election-pre...


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