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Souvenir de la déportation : le bilan national

date de redaction mercredi 3 mai 2006


L’Etat a franchi une nouvelle étape, estiment les associations, qui déplorent que les associations d’anciens déportés restent toujours campées sur leur position.


communiqué inter-associatif réf. IC/CP/06/09- 2/5/2006

La déportation pour homosexualité est désormais un fait acquis. Ainsi,
en avril 2005, lors des cérémonies du 60ème anniversaire de la
libération des camps, le Président de la République, Jacques Chirac,
déclarait : "En Allemagne, mais aussi sur notre territoire, celles et
ceux que leur vie personnelle distinguait, je pense aux homosexuels,
étaient poursuivis, arrêtés et déportés." Cette déclaration est
intervenue cinq années après qu’une recherche menée par la Fondation
pour la Mémoire de la Déportation ait retrouvé les noms de 210
Alsaciens et Mosellans déportés dans les camps de concentration du
Struthof et de Schirmeck (Alsace). Parmi eux, Pierre SEEL, fiché
quelques années avant la guerre comme homosexuel par la police
française et seul survivant à avoir témoigné. Pierre SEEL est décédé
en novembre 2005.

Depuis de nombreuses années, le Mémorial de la Déportation
Homosexuelle (MDH) et de nombreuses associations LGBT (lesbienne, gay,
bi, trans) en régions travaillent pour que soit connue et reconnue la
déportation pour motif d’homosexualité, notamment lors des cérémonies
de la Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la
déportation qui ont lieu tous les ans le dernier dimanche d’avril.
L’année dernière, suite à une série de rencontres entre les
associations LGBT, le Ministère de la Défense et l’ONAC (Office
National des Anciens Combattants), des circulaires avaient permis
d’obtenir des avancées inégalement répercutées en régions.

Cette année, le Mémorial de la Déportation Homosexuelle, l’Inter-LGBT,
la Fédération des Centres LGBT et la Coordination Interpride France se
sont jointes pour contacter le Cabinet du Ministre Délégué aux Anciens
Combattants, et ont pu le rencontrer le 21 avril. Cette rencontre a
permis de débloquer en dernière minute des situations en régions, et
ainsi la plupart des associations LGBT ont été invitées
officiellement, certaines pour la première fois depuis des années
(Lille, Metz, Orléans, etc.). Par ailleurs dans de nombreuses villes
où cela a été possible (Dijon, Montpellier, etc.), une excellente
coopération avec les services de l’ONAC ont permis d’obtenir des
cérémonies apaisées.

Cependant, la revendication principale des associations LGBT, à savoir
la citation lors des cérémonies des motifs de déportation, n’a
toujours pas été entendue par les associations d’anciens déportés et
les fédérations de déportés qui préfèrent crier au communautarisme
plutôt que de faire amende honorable face à un déni de l’histoire qui
n’a que trop duré. En dépit des positions plus ouvertes exprimées par
les fédérations d’associations d’anciens déportés, la situation en
régions entre les associations LGBT et certaines associations
d’anciens déportés restent le plus souvent tendue. Les associations
LGBT trouvant que cette attitude blesse la mémoire collective, elles
se sont donc mobilisées une nouvelle fois un peu partout en France
pour que les cérémonies de la Journée nationale du souvenir des
victimes et des héros de la déportation transmettent une mémoire juste
et complète de cette tragédie.

Hussein Bourgi
délégué du Mémorial de la Déportation Homosexuelle

Stéphane Corbin
président de la Coordination InterPride France

Matthieu Chaimbault
porte-parole de la Fédération des Centres LGBT

Alain Piriou
porte-parole de l’Inter-LGBT

Plus d'informations :

consulter notre dossier La Déportation des homosexuels


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