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Une affaire d’homophobie au sein de la Police nationale

date de redaction vendredi 17 septembre 2004


Devant l’inaction de sa hiérarchie, un Gardien de la Paix lance des poursuites contre l’un de ses collègues qui l’a abreuvé d’injures homophobes sur son lieu de travail.


communiqué FLAG - 16 septembre 2004

« SALE PD, DEPRAVE, HOMO DE MERDE, VA BOUFFER DU SPERME AILLEURS, ENCULE »

« Tu n’es qu’une pauvre petite pedale degueulasse et repugnante, bientôt l’incontinence fécale pour toi sale homo, va voter Delanoë pauvre petite fiotte »

Voici les mots qu’E., Gardien de la Paix, a découverts inscrits sur ses vestiaires le 1er juillet 2003. Injurié et outragé pour avoir rencontré ses collègues sur le parcours de la Marche des Fiertés 2003 (ex gaypride) alors qu’il y participait avec FLAG !.

Une enquête diligentée par l’Inspection Générale des Services conduisait à la mise en cause deux mois plus tard d’un Gardien de la Paix, collègue d’E., qui a reconnu les faits et a indiqué aux enquêteurs qu’il ne pouvait concevoir que l’on soit Policier ET gay , que l’attitude de son collègue discréditait complètement la Police, et a précisé « je le pense toujours d’ailleurs. »

En septembre, coup de théâtre, le Procureur de la République de Paris classait sans suite cette affaire pour d’obscures questions de délais de procédure.

Parce que justice doit être faite malgré la complaisance du parquet, une procédure en citation directe pour les faits d’ « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » a été diligentée par E. à l’encontre de son collègue homophobe.

Cette affaire sera jugée par la 10ème chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris en audience le 13 octobre prochain à 13 h 30.

Il est utile de préciser qu’à ce jour, le ministère de l’Intérieur n’a jamais répondu à nos demandes d’information concernant la suite administrative réservée à cette affaire et en particulier l’éventualité d’une poursuite et d’une sanction disciplinaire à l’encontre de ce fonctionnaire dont l’attitude était pourtant qualifiée par Monsieur SARKOZY alors ministre de l’Intérieur d’ « inacceptable tant sur le plan pénal que déontologique ».

Par ailleurs, cette affaire illustre une fois encore l’utilité manifeste d’une loi pénalisant expressément les écrits à caractère homophobe terreau de l’homophobie quotidienne, pourtant tant de fois promise par le législateur et le gouvernement.

Olivier MAIGNANT
Président de FLAG !

Plus d'informations :

Le texte de la citation directe

le site de l’association : site 187


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