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Les gouvernements "attendent", Jean-Pierre, Sébastien et 6.000 suicidé-e-s par an n’"attendent" plus.

date de redaction mardi 9 mars 2004


Le communiqué final des IXèmes Rencontres nationales INTER CENTRES LGBT.


23 des 50 participants aux 9èmes rencontres Inter-Centres LGBT
© INTER CENTRES LGBT / Alexandre Defosse - 15 février 2004

communiqué INTER CENTRES LGBT - 8/3/2004

§1- A - L’INTER CENTRES LGBT, "Alliance des Centres lesbiens, gais, bi &
trans de France et de leurs Membres associés", est la fédération nationale
des acteurs sociaux généralistes et de terrain du mouvement LGBT en France.
Fondée en 1998, elle compte 27 Membres qui représentent 100 associations et
1.800 militant-e-s (réparti-e-s sur 17 des 32 régions métropolitaines et
collectivités d’outre-mer). Les 14 et 15 février, elle a tenu son Assemblée
générale chez Couleurs Gaies, son association Membre à Metz, assurant sa
Présidence.

§2- B - Homonyme et Alter Égaux, Membres de la fédération à Nancy, ont
évoqué l’assassinat gaiphobe de Jean-Pierre Humblot le 1er août sur les
bords du canal de la Marne-au-Rhin : en présence de Denis Jacquat
(cofondateur de Aides Moselle, adjoint au maire de Metz et député UMP de la
Moselle), la Fédération a respecté une minute de silence. Le CGL Lille,
Membre de la fédération dans le Nord-Pas-de-Calais, a évoqué l’agression
gaiphobe subie par Sébastien Nouchet le 16 janvier à Nœux-les-Mines : la
Fédération a appelé ses Membres à signer la pétition lancée par
SOS homophobie ; sur la base d’un texte de HOMogênE, son association Membre
au Mans, elle interpellera les parlementaires en leur demandant de prendre
position contre les LGBTphobies (contre les lesbophobie, gaiphobie, biphobie
et transphobie). La Fédération a regretté que le 27 novembre, l’Assemblée
nationale ait laissé passer une occasion unique de prendre une telle
position en rejetant la proposition de loi contre les LGBTphobies présentée
par les députés PS Patrick Bloche et Jean-Marc Ayrault. Devant la
Fédération, le député UMP Denis Jacquat a justifié ce rejet par la nécessité
d’attendre les conclusions d’un "groupe de travail interministériel" pour
mettre en place une "autorité administrative indépendante" de lutte contre
"toutes" les discriminations (et non contre les seules discriminations
LGBTphobes).

§3- La Fédération a pris acte des propos constructifs du député de la
Moselle mais a regretté les propos LGBTphobes tenus par ses collègues UMP le
27 novembre. Avec le CGL Lille, son association Membre dans le
Nord-Pas-de-Calais, elle a regretté que la majorité parlementaire ait jugé
urgent "d’attendre" et ait ainsi manqué l’occasion d’envoyer un signal fort
aux agresseurs de Sébastien Nouchet moins de deux mois avant leur passage à
l’acte. La Fédération estime que l’Assemblée nationale porte sa part de
responsabilité dans cette agression. Elle estime que pour les Pouvoirs
publics, les mort-e-s LGBT peuvent toujours "attendre", et les vivant-e-s
LGBT toujours "attendre" de mourir. Elle rappelle que les manifestant-e-s
anti-PaCS du 31 janvier 1999 (emmené-e-s par la députée UMP Christine
Boutin) scandaient "Les pédés au bûcher !" en toute impunité : à
Nœux-les-Mines, leur message est passé cinq sur cinq.

§4- C - Devant le député de la Moselle, la Fédération a regretté que depuis
le 16 juin 2002, et malgré les assurances de Dominique Versini, des
subventions à ses associations Membres soient supprimées au nom d’arguments
LGBTphobes : Le Premier ministre a déclaré sans preuve qu’elles "n’étaient
pas utilisées de façon efficace"... La DDASS Gironde a oralement indiqué à
la Maison de l’homosocialité, ancien Membre de la fédération à Bordeaux,
qu’il n’était plus question de "financer des clubs homosexuels"... À chaque
réduction non-justifiée, des programmes sont stoppés et des personnes LGBT
se retrouvent seules face à des personnes LGBTphobes qui n’hésitent jamais à
passer à l’acte. La Fédération a remercié Denis Jacquat pour avoir entendu
ce qu’elle avait à exprimer au membre d’une majorité qui ne s’est pas encore
signalée par son écoute des populations LGBT ; elle lui a demandé de faire
part de ses préoccupations et demandes au gouvernement.

§5- D - Homo-Sphère, Membre de la fédération à Nouméa, a rappellé que depuis
que l’Assemblée nationale a adopté le PaCS, elle refuse de l’accorder aux
635.968 Français-e-s de l’Outre-mer non-départemental (Polynésie française,
Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Wallis-et-Futuna). La Fédération estime ce
refus discriminatoire. La Fédération rappelle également que les majorités
parlementaires refusent de faire de la mairie le lieu légitime de signature
du PaCS : elle va étendre la démarche entamée par Ex Æquo, Homonyme et
Couleurs Gaies, ses associations Membres à Reims, Nancy et Metz, en
demandant aux maires d’organiser des cérémonies républicaines. (Les
représentant-e-s de la FAGL, homologue belge francophone de la Fédération,
ont laissé rêveuse son Assemblée générale en rappelant qu’outre-Quiévrain
même le Sénat a voté le mariage des personnes gaies et lesbiennes !)

§6- E - CIGaLes et Couleurs Gaies, Membres de la fédération à Dijon et Metz,
ont évoqué leurs actions de prévention des LGBTphobies dans l’Éducation
nationale. Le livret "Bien être des jeunes" de CIGaLes et la mallette "Vivre
ses différences" de Couleurs Gaies s’appuient sur des circulaires
officielles... mais les Pouvoirs publics laissent trop souvent des chef-fe-s
d’établissement stigmatiser des enseignant-e-s, infirmiers/ères scolaires ou
assistant-e-s sociaux qui tentent de les appliquer.

§7- F - Ex Æquo, Membre de la fédération à Reims, a évoqué son audition par
Christine Boutin au cours de la mission sur l’isolement et le suicide de la
"pasionaria anti-PaCS", qui a remis son rapport le 29 septembre. Si elle a
repris "pour la forme" quelques revendications d’Ex Æquo, elle n’appelle à
aucune action urgente de prévention suicide auprès des personnes LGBT, qui
se suicideraient cinq fois plus que la moyenne et qui commettraient 6.000
des 12.000 suicides mortels annuels. Particulièrement, elle ne semble pas
avoir saisi l’ampleur du suicide des jeunes LGBT, qui serait la première
cause de mortalité chez les jeunes en France.

§8- G - Des participant-e-s ont évoqué les effets pervers de campagnes de
prévention VIH/sida orientées (peut-être par bienséance ?) vers des hommes
jeunes et séronégatifs... au risque de ne pas toucher d’autres publics, à
commencer par celui des personnes séropositives.

§9- J - VIOLENCE VERBALE ET PHYSIQUE, PACS, ÉDUCATION, PRÉVENTIONS SUICIDE
ET VIH/SIDA... COMBIEN FAUDRA-T-IL DE "PÉDÉS AU B€CHER" AVANT QUE LES
POUVOIRS PUBLICS CESSENT "D’ATTENDRE" ET AGISSENT SUR CES DOSSIERS ?
Soucieuse d’accélérer le mouvement, la Fédération a créé un "Prix" annuel
destiné à distinguer la démarche la plus favorable à l’intégration sociale
et à l’épanouissement des personnes LGBT, et un "Anti-Prix" annuel destiné à
mentionner la démarche la plus préjudiciable à cette intégration et à cet
épanouissement. Elle a retenu la liste des démarches sociales et locales
pressenties pour recevoir ce Prix et cet Anti-Prix pour l’année 2004. Elle
décernera ce Prix et cet Anti-Prix lors de ses prochaines Rencontres, en
juillet.

§10- K - Enfin, la Fédération a donné quitus à Couleurs Gaies, Présidence
sortante, du courage de son action à la tête d’une fédération indépendante
et interrégionale. Elle a élu comme Présidence entrante Quazar, son
association Membre à Angers. Elle a élargi son secrétariat national qui
comprend désormais sept membres :

David Auerbach (à Paris) 
Stéphane Aurousseau (à Metz) 
Angélique Bovesse (à Lille) 
Matthieu Chaimbault (à Paris) 
Alexandre Defosse (à Metz) 
Nadine Lejeune-Combrault (à Angers) 
Adrien Paulzac (à Lille)

§11- Seul engage la Fédération et ses Membres le texte des résolutions
issues de leurs délibérations. Ces résolutions doivent être ratifiées d’ici
le 15 avril. Le présent communiqué final et les conclusions des présentes
Rencontres sont présentés à titre informatif.

§12- La Fédération est soutenue par le Syndicat national des entreprises
gaies.

Vu les articles 10 (al.1) et 11 (al.3) des statuts,

Pour l’INTER CENTRES LGBT,

La Porte-parole nationale déléguée,
Nadine Lejeune-Combrault

Le Porte-parole national délégué,
David Auerbach

Plus d'informations :

INTER CENTRES LGBT
Alliance des Centres lesbiens, gais, bi & trans de France
et de leurs Membres associés
Fondée le 12 décembre 1998, déclarée le 5 novembre 2003
J.O. du 22 novembre 2003
http://inter-centres-lgbt.org
contact@inter-centres-lgbt.org
c/o J’En Suis, J’Y Reste, CGL Lille
19, rue de Condé
59800 Lille


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