jeudi 28 mai 2015
La Marche des Fiertés LGBT de Paris défend le projet d’une société inclusive et solidaire. Parce que les lesbiennes, les gays, les bisexuel-le-s et les personnes trans sont présent-e-s dans l’ensemble de la société, dans toute sa diversité, les questions LGBT sont transversales et inclusives.
communiqué Inter-LGBT - 27/5/2015
Le samedi 27 juin 2015, nous donnerons le coup d’envoi de la Marche des Fiertés lesbiennes, gaies, bi et trans. D’ici là, il reste 30 jours. 30 jours pour mobiliser et rassembler, 30 jours pour que les responsables politiques comprennent qu’il est urgent de changer la vie quotidienne des personnes LGBT, 30 jours pour mettre en avant l’idée qu’il faut faire avancer la société. Avec cette année pour mot d’ordre : "Multiples et indivisibles" la Marche des Fiertés LGBT de Paris défend le projet d’une société inclusive et solidaire. Parce que les lesbiennes, les gays, les bisexuel-le-s et les personnes trans sont présent-e-s dans l’ensemble de la société, dans toute sa diversité, les questions LGBT sont transversales et inclusives.
Au quotidien, nous, lesbiennes, gays, bisexuel-le-s et trans faisons face à de multiples discriminations et violences LGBTphobes. Parce que nos identités sont multiples, peuvent s’additionner d’autres discriminations et violences à l’encontre de celles et ceux d’entre nous qui ne jouissent pas des privilèges sociaux des dominant-e-s : liés au fait d’être un homme, d’être hétérosexuel-le, d’être blanc-he, d’être cisgenre [1] et/ou d’être aisé-e. Le sexisme, le racisme ou encore la précarité sont des violences qui se conjuguent aux LGBTphobies en direction des femmes, des non-blanc-he-s, des étrangèr-e-s et des précaires. Parce que nos combats interagissent, ils doivent être menés de façon transversale.
Dans les années 80, la lutte contre le VIH/sida a bénéficié à de nombreuses personnes touchées par l’épidémie et a ensuite permis d’améliorer les conditions d’accès aux soins ainsi que la prise en compte de la parole des malades dans de multiple pathologies. Le PACS a quant à lui permis de proposer une reconnaissance et une sécurité pour de nombreux couples, en grande majorité hétérosexuels, ne souhaitant pas se marier. Le combat en faveur du mariage pour tou-te-s a contribué à faire évoluer cette institution, pensée à l’origine comme un instrument de domination des femmes. La reconnaissance des nouveaux liens de parentalité bénéficieront à toutes les familles multiples et recomposées.
La lutte continue pour les droits des personnes trans, qui sont trop souvent bafoués - et notamment leur droit à la vie privée, à cause d’une procédure de changement d’état civil longue et humiliante. La lutte continue pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, qui est un enjeu d’égalité et une urgence de santé publique. La protection de toutes les familles n’est pas non plus assurée, de nombreux enfants se retrouvent en situation précaire faute de reconnaissance de leur lien de parenté avec leurs propres parents. La lutte contre les stéréotypes de genre et les LGBTphobies - notamment en milieu scolaire et dans le monde du travail, doit être véritablement menée. La lutte contre le VIH, le VHC et autres IST doit être renforcée. L’accès aux droits fondamentaux pour toutes et tous (notamment étrangèr-e-s, malades et précarisé-e-s) doit être respecté dans toutes les circonstances de la vie : accès aux soins, procédures d’asile, procédures administratives, travail, etc... en France, mais aussi via l’action diplomatique qui doit influer pour favoriser ces droits à l’international.
L’affiche de la Marche des Fiertés 2015 exprime ces notions de multiplicité et d’inclusivité en détournant un des symboles d’oppression des minorités : la République patriarcale, érigeant en norme les attributs d’une majorité aux services des intérêts des dominant-e-s. Une République excluante qui bafoue les droits des personnes trans, qui refuse l’accès à la PMA pour toutes les femmes et qui met à la marge les personnes non blanches, les précaires et les étrangèr-e-s. La République se doit à elle-même de ne plus être excluante. Si elle se veut réellement "Une et Indivisible", elle se doit de ne plus diviser. Elle doit, au contraire, protéger et rassembler l’ensemble de ses citoyen-ne-s, quelque soient leur identité et leur parcours de vie. Ce mot d’ordre est le reflet du projet de société que nous voulons construire : une société inclusive et solidaire.
Nous vous donnons rendez-vous le 27 juin à la Marche des Fiertés LGBT de
Paris.
[1] Cisgenre = « du même côté ». Quand l’identité de genre d’une personne est en adéquation avec son genre assigné à la naissance, son genre ressenti est donc en adéquation avec son genre social.
A la différence de Trans = « de l’autre côté ». Personne dont le genre assigné à la naissance n’est pas en adéquation avec son identité de genre. Son genre ressenti n’est donc pas en adéquation avec son genre social.