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Marche de l’Existrans

date de redaction lundi 8 septembre 2014


18ème édition de la marche des trans’, intersexes et de tous ceux et toutes celles qui les soutiennent.


communiqué collectif d’organisation - 14/10/2014

La dix-huitième édition de l’Existrans – la marche des personnes Trans & Intersexes et des personnes qui les soutiennent– aura lieu cette année le samedi 18 octobre, avec un cortège qui partira de Stalingrad à 14h. Nous y ferons entendre nos voix pour défendre les revendications portées par le collectif Existrans et de très nombreuses organisations trans, intersexes et solidaires, afin de faire reculer les multiples discriminations et violences transphobes et la précarité sociale qui frappent les personnes Trans et Intersexes.

Au lieu de prendre enfin en compte l’urgence de la situation, au lieu de prendre rapidement les mesures promises, le gouvernement et les parlementaires de sa majorité continuent de s’enfoncer dans un immobilisme irresponsable, laissant au contraire se développer dans un silence complice des attaques répétées contre le « gender » et « l’indifférenciation des sexes » qui peinent à cacher leur transphobie derrière les slogans aussi idiots que blessants de l’autoproclamée « Manif pour tous », avec son cortège agressif de Veilleurs, Printemps français et autres promoteurs de haine.

Toute cette violence est particulièrement dirigée contre nos existences, contre la diversité des réalités trans et intersexes, contre la réalité de nos corps, de nos identités et de nos vies. Elle nous frappe dans une indifférence quasi générale et sans que les responsables politiques au pouvoir ne fassent le moindre geste pour nous protéger concrètement, et s’opposer enfin par leurs actes et leurs décisions à ceux qui voudraient effacer nos différences, effacer notre existence d’un coup de gomme hargneux.

« CHANGEMENT D’ÉTAT-CIVIL LIBRE ET GRATUIT

PROMESSES NON TENUES : LES TRANS ET LES INTERSEXES SONT DANS LA RUE ! »

Depuis un an rien n’a changé, et nous le répétons : le gouvernement doit tenir ses engagements et déposer sans délai un projet de loi qui nous permette de disposer librement de nos identités, de nos corps et de nos vies sans subir en permanence les violences médicales, psychiatriques, administratives, judiciaires et sociales, qui nous blessent, nous précarisent et nous mettent tout simplement en danger !

Aussi, nous exigeons :

  • Le changement d’état-civil libre et gratuit devant un officier d’état-civil, sans condition médicale (ni stérilisation ni suivi psychiatrique), sans homologation par un juge
  • Le libre choix des parcours médicaux, sur la base du consentement éclairé, avec le maintien des remboursements en France et à l’étranger
  • Le démantèlement des équipes et protocoles hospitaliers et la formation des médecins et chirurgiens français pour un suivi médical de qualité, respectueux et dépsychiatrisé
  • La formation et la sensibilisation des personnels en contact avec les personnes trans et Intersexes (santé, éducation, social, administratif, justice, prisons, etc), en lien avec les associations trans et Intersexes
  • La mise en place de mesures pour favoriser l’accès au monde du travail et aux études et pour protéger les salariéEs trans et Intersexes
  • Le financement de campagnes de sensibilisation, en collaboration avec les associations trans et Intersexes, pour lutter contre la transphobie et pour la visibilité des Intersexes
  • Le financement de la recherche et de la communication sur la santé des personnes trans et Intersexes et de leurs partenaires (VIH/sida, hépatites, IST, effets des traitements à long terme, interactions médicamenteuses, etc)
  • L’abandon des projets de lois contre le travail du sexe précarisant et mettant en danger les personnes trans et Intersexes concernées et l’abandon de tout projet visant à pénaliser les clientEs
  • Le respect des droits humains pour les personnes trans et Intersexes en milieu carcéral
  • La reconnaissance et la prise en compte de l’extrême fragilité sociale des personnes trans et Intersexes migrantEs sans papiers dans les demandes de régularisation
  • La prise en compte par les médias du kit de l’Association des Journalistes LGBT (AJL) pour le respect des personnes trans et Intersexes
  • L’arrêt immédiat des opérations et des mutilations sur les enfants Intersexes, l’accompagnement psychologique de leurs parents et l’accompagnement à l’auto-détermination des Intersexes, conformément à la résolution 1952 (2013) du Conseil de l’Europe pour le droit des enfants à l’intégrité physique
  • L’accompagnement des enfants et adolescents dans leur autodétermination, y compris le respect et la protection de toute expression de genre, le respect des prénoms et genre choisis, notamment dans le cadre scolaire, l’accès sur la base du consentement éclairé aux traitements hormonaux et/ou bloquant la puberté, comme aux autres traitements ou opérations, et l’accès au changement d’état-civil

Il est urgent que l’ensemble de ces mesures légitimes, cohérentes et vitales soient prises en compte afin que chacunE puisse vivre décemment et librement, en conformité avec les recommandations internationales guidées par les Principes de Jogjakarta [1] et les directives européennes en matière de droits humains, fondées sur le respect de la dignité humaine et le droit à disposer de son corps.

Comme nous le dénoncions déjà il y a un an, toutes les tentatives de dépôts de loi ont été mises au placard, et les rares parlementaires qui se préoccupent de la question le font trop souvent maladroitement et sans consulter nos organisations… Les promesses faites aux personnes trans et intersexes nous semblent aujourd’hui bel et bien enterrées. Pendant qu’en Argentine, au Danemark et ailleurs, des lois ambitieuses ont été promulguées, la France nous abandonne à notre sort, tout en donnant des leçons à la planète entière dans de vibrants appels au respect des droits humains… Cette occultation insupportable de nos revendications signifie, pour les personnes trans et intersexes, le maintien voire l’aggravation des multiples discriminations et violences qu’elles subissent.

En un an, en deux ans, en dix-huit ans, rien n’a changé.

Sans aucun droit, stigmatiséEs et maintenuEs dans un système violent, discriminant, et injuste, les personnes trans et intersexes restent soumiSEs à l’arbitraire médical et juridique, à la psychiatrisation et à la pathologisation, à la stérilisation ou à la non reconnaissance légale de leurs identités.

Le 18 octobre prochain,venons en nombre faire entendre nos voix, avec un soutien large, inconditionnel et sans faille de touTEs nos amiEs et alliéEs !

Le changement, c’est maintenant. C’est de nos vies qu’il s’agit !

Le Collectif Existrans soutient la campagne internationale Stop Trans Pathologization dont le mot d’ordre est « Stop Trans Pathologization - Stop Pathologizing Gender Diversity in Childhood - For the Diversity of Gender Expressions and Identities ».

Signataires

Acceptess-T, Acthe, Act-Up Paris, ADHEOS CentreLGBT Poitou-Charentes, AGILE, AIDES, Andbraiz, AQTIA, Arcat, ARDHIS, AssociationNationale AcronymeS, Association nationale transgenre (ANT), Black CaucusFrance | Union française des étudiant/e/s & diplômé/e/s africain/e/s &ultramarin/e/s & de leurs proches, Cabiria, C’est Pas Mon Genre !, CentreGay, Lesbien, Bi et Trans de Rennes, Centre LGBT de Nantes, Centre LGBT deNormandie, Centre LGBT Côte d’Azur, Centre LGBT Paris Île-de-France [2], CIGaLescentre LGBT Dijon-Bourgogne, Collectif 8 mars pour toutes, CollectifG.A.R.Ç.E.S., Collectif Non à Guerlain ! Non à la négrophobie !, CollectifOuiouioui, Comité Idaho, En-Trans, Couvent de Paris des Sœurs de la PerpétuelleIndulgence, Djendeur Terroristas, EFiGiES, Equinoxe Nancy Lorraine - CentreLGBT de Lorraine-Sud, Europe Ecologie - Les Verts, Fédération LGBT, FédérationTotal Respect (Tjenbé Rèd), femmes en lutte 93, FièrEs [2], GAGL45(Groupe ActionGay et Lesbien du Loiret)-CLGBT Orléans, GLUP (Groupe LGBT des Universités de Paris), HANDIMOUV’, HES(Homosexualités et Socialisme), Homogène- Centre LGBT du Mans, HomoSFèRe, IDEM,IMP’ACT - association des diversités landaises, Inter-LGBT [2], Isom | InitiativeSida Outre-Mers, J’En Suis, J’Y Reste - Centre LGBTQIF de Lille Nord-Pas deCalais, Kiosque Infos Sida, la commission Égalité des droits deEnsemble !, La Gom’53, La Pédale Imparable Saint-Étienne, Le PlanningFamilial national, Le Refuge, Les Dé-Chaînées, Les Dégommeuses, Les FlamandsRoses groupe LGBTQIF de Lille, LGBT/OM | Fédération lesbienne, gaie, bi &trans des Français/es d’outre-mers & de leurs proches, MAG Jeunes LGBT, Observatoiredes Transidentités (ODT), OII (Organisation Internationale Intersexe)Francophonie, Onzième Dom | Amicale des Français/es d’outre-mers du XIème arr.de Paris & de leurs proches, osed.fr, OUTrans, Pari-T, Shechora Ani Venava(Amicale juive des personnes lesbiennes, gaies, bi & trans de couleur), RainbowBrest, Rainbow Caucus France (Union française des étudiant/e/s &diplômé/e/s queers & de leurs proches), SIS Association, Stop homophobie,TGEU (Transgender Europe), Traits d’Union Centre LGBT de l’Yonne, UJ2FOM (Unionjuive des Françaises & Français d’outre-mers), Vela (Vigilance lesbienne,gaie, bi, trans & intersexe Aix-en-Provence, What The Film !

Soutiens

Amnesty International, Le Parti de Gauche, SOS Homophobie

Notes :

[1Les Principes de Yogyakarta sont une série de principes sur l’application du droit international des droits de l’homme en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre pour la protection et pour l’interdiction absolue de la discrimination contre les personnes LGBT et intersexuées selon la Déclaration universelle des droits de l’homme.

[2L’Inter-LGBT et Le Centre LGBT Paris Île-de-France n’ont pas de positionnement sur la question de prostitution. FièrEs se prononce contre tout projet de loi précarisant et mettant en danger les personnes prostituées (qu’elles soient trans, Intersexes ou cisgenres) mais n’a pas de position sur la pénalisation des client.e.s.


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