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« Vivons ensemble » mais pas avec tout le monde ?

date de redaction vendredi 11 avril 2014


Le 7 avril 2014, des personnalités religieuses, politiques et syndicales se sont fendu d’un appel intitulé « Vivons ensemble », qui ne mentionne pas toutes les causes de discrimination. Oubli ou fait exprès ? s’interroge l’Inter-LGBT...


communiqué Inter-LGBT - 9/4/2014

Le 7 avril 2014, des personnalités religieuses, politiques et syndicales se sont fendu d’un appel intitulé « Vivons ensemble » publié dans plusieurs journaux. Sur le papier, on ne peut que souscrire à une telle initiative...

L’Inter-LGBT se bat pour une société où chacun-e, indépendamment de « sa religion, sa couleur, son origine » mais aussi de son genre, son apparence, son orientation sexuelle, son état de santé, puisse s’épanouir pleinement, vivre sans discriminations. Pourtant, les signataires de l’appel "vivons ensemble" semblent avoir été victimes d’amnésie collective : ils ont "oublié" que nous vivons dans une société où nombre de nos concitoyen-e-s se voient agressé-e-s, à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, dans un pays où des personnes se voient discriminées à cause de leur état de santé ou de leur handicap, où les femmes n’ont toujours pas accès à un salaire égal et se font insulter jusque sur les bancs de l’assemblée nationale ? L’Inter-LGBT s’interroge donc sur le sens d’un “vivre ensemble” limité à la religion, la couleur, ou l’origine : tous les critères de discrimination doivent être pris en compte !

Ces “oublis” prennent tout leur sens au regard de la liste hétéroclite des signataires de cet appel. Certains d’entre-eux se sont ouvertement prononcées l’an dernier contre le vivre ensemble en refusant à plusieurs millions de françaises et de français les mêmes droits que les autres, qualifiant les mariages de même sexe de "supercherie" et qui sous couvert d’une “théorie du genre” inexistante attaquent les initiatives en faveur de l’égalité femme/homme. Quelle amnésie leur fait oublier leur implication dans le "climat malsain à l’école" qu’ils disent dénoncer ? Quelle amnésie les pousse à oublier que la lesbophobie, la gayphobie, la biphobie et la transphobie connaissent un regain sans précédent ?

Est-ce alors une prise de conscience tardive en forme de mea culpa ? L’Inter-LGBT est impatiente d’entendre ces belles et hautes voix s’élever : celles des responsables religieux, pour porter enfin un discours prônant le respect de toutes les personnes, celles des responsables politiques qui ont à charge d’engager des débats respectueux des personnes.

Alors oui, « Vivons ensemble », nous n’attendons que ça !

Nicolas RIVIDI et Sylvie FONDACCI, Porte-paroles de l’inter-LGBT en charge de la lutte contre les discriminations

L’appel « Vivons ensemble »

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