lundi 17 mars 2014
Depuis 1986, les soins funéraires de conservation sont refusés aux personnes séropositives au VIH/Sida ou à une hépatite virale. Bien qu’aucun cas de transmission n’ait été documenté depuis bientôt 30 ans, cette mesure qui vise à protéger les thanatopracteurs des risques de contamination est à l’inverse inefficace et hypocrite...
communiqué Inter-LGBT - 14/3/2014
Depuis 1986, les soins funéraires de conservation sont refusés aux personnes séropositives au VIH/Sida ou à une hépatite virale. Bien qu’aucun cas de transmission n’ait été documenté depuis bientôt 30 ans, cette mesure qui vise à protéger les thanatopracteurs des risques de contamination est à l’inverse inefficace et hypocrite. Alors que de trop nombreuses personnes ne connaissent pas leur statut sérologique, alors que celui-ci n’est pas systématiquement présent sur les certificats de décès, cette exclusion ne donne qu’une illusion de sécurité quand il conviendrait d’appliquer les mêmes précautions à tous les corps.
Héritée des peurs d’un autre temps, les rapports et avis se succèdent (Haut conseil pour la santé publique, Conseil national du Sida, Défenseur des droits…) et concluent qu’il convient d’interroger les conditions d’exercice de la thanatopraxie plutôt que le statut sérologique des personnes, le dernier en date étant le rapport de l’IGAS commandé par la Ministre de la Santé.
L’État ne peut maintenir cette discrimination violente dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH ou une hépatite, ainsi que leurs proches, leurs familles et leurs conjoints dans leur travail de deuil.
Alors qu’il y a urgence à agir pour les personnes concernées mais aussi pour les thanatopracteurs, cette situation est inacceptable, incompréhensible et intolérable. L’Inter-LGBT condamne l’immobilisme des ministères concernés. Il n’est plus temps de nous contenter des bonnes intentions face à l’attentisme du gouvernement, il est aujourd’hui temps d’agir.
À quelques jours du Sidaction, nous demandons un engagement ferme, des actes, un plan d’action précis sur ce sujet. L’Inter-LGBT se joint avec force à l’ultimatum lancé via une pétition en ligne à l’initiative de Jean-Luc Romero et demande en conséquence, un rendez-vous avec Madame la Ministre de la Santé et des Affaires Sociales ainsi que le Monsieur le Ministre de l’Intérieur et Monsieur le Ministre du Travail avant la fin du mois de mars pour enfin avancer et aller vers la levée de l’interdiction des soins funéraires dans les plus brefs délais.
Théau Brigand, Stéphane Calmon et Jean-René Dedieu, porte-parole de l’Inter-LGBT en charge des questions santé