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Masculin / Masculin

date de redaction mercredi 25 septembre 2013


Du 24 septembre 2013 au 2 janvier 2014 le musée d’Orsay de Paris abrite une exposition sur l’homme nu dans l’art de 1800 à nos jours, thème particulièrement original qui suscite un grand intérêt.


en raison de son succès, l’exposition est prolongée jusqu’au 12 janvier

communiqué de presse

Alors que le nu féminin s’expose aussi régulièrement que naturellement, le corps masculin n’a pas eu la même faveur. Qu’aucune exposition ne se soit donné pour objet de remettre en perspective la représentation de l’homme nu sur une longue période de l’histoire avant le Leopold Museum de Vienne à l’automne 2012 est plus que significatif. Pourtant, la nudité masculine était pendant longtemps au fondement de la formation académique du XVIIe au XIXe siècles et constitue une ligne de force de la création en Occident. S’appuyant sur la richesse de son propre fonds (quelques sculptures inconnues) et des collections publiques françaises, le musée d’Orsay se donne donc comme ambition avec l’exposition Masculin / Masculin d’approfondir, dans une logique à la fois interprétative, ludique, sociologique et philosophique toutes les dimensions et significations de la nudité masculine en art. Parce que le XIXe siècle puise au classicisme du XVIIIe siècle et que son écho résonne jusqu’à nos jours, cette exposition élargit l’horizon traditionnel du musée d’Orsay pour embrasser plus deux siècles de création jusqu’à nos jours, dans toutes les techniques, peinture, sculpture, art graphique et bien sûr photographie, qui auront une place égale dans le parcours.

Pour faire comprendre la spécificité masculine du corps, l’exposition a préféré à une chronologie fastidieuse la succession de thèmes nodaux faisant se succéder les canons esthétiques hérités de l’Antiquité, leur réinterprétation aux époques néo-classique, symboliste et contemporaine dans une glorification toujours plus grande du héros, la fascination réaliste pour la révélation du corps dans toute sa vérité, la nudité comme accomplissement du corps dans la nature, la mise à mal du corps et l’expression de la douleur et enfin son érotisation. Le parti-pris est d’établir un véritable dialogue entre les époques pour donner à voir les réinterprétations suscitées par certains artistes sur des œuvres antérieures. Dès le milieu du XVIIIe siècle Winckelmann étudie l’héritage des divine proporzioni du corps héritées des Anciens qui, malgré des remises en cause radicales et par un des passages mystérieux de l’histoire de l’art, sont encore en vigueur jusqu’à nos jours comme acceptation de la beauté. De Jacques-Louis David à George Platt-Lynes, LaChapelle et Pierre et Gilles, en passant par Gustave Moreau, c’est tout une filiation qui se fait jour, autour des questions de pouvoir, de censure, de pudeur, d’horizon d’attente du public et d’évolution des mœurs dans la société.

L’affiche de l’exposition, composée du Mercure de Pierre et Gilles (2001) et du Berger Pâris de Desmarais (1787)

Commissariat :

  • Guy Cogeval, président des musées d’Orsay et de l’Orangerie
  • Ophélie Ferlier, conservateur sculptures au musée d’Orsay
  • Xavier Rey, conservateur peintures au musée d’Orsay
  • Ulrich Pohlmann, directeur de la collection photographique du Stadtmuseum de Munich
  • Tobias G. Natter, directeur du Leopold Museum de Vienne

L’exposition est organisée par le musée d’Orsay en collaboration avec le Leopold Museum de Vienne

L’exaltation par Winckelmann de la beauté grecque laisse apparaître en filigrane un désir charnel, traversant indiscutablement deux siècles et pouvant concerner hommes comme femmes, du groupe des « Barbus » de l’atelier de David à David Hockney et au cinéaste James Bidgood. C’est aussi cette sensibilité qui imprègne le tournant des XIXe et XXe siècle s’interrogeant sur son identité comme l’indique l’extraordinaire École de Platon, inexplicablement achetée par l’État français en 1912 au belge Delville. De même, l’exposition mettra au jour d’autres filiations, plastiques ou intellectuelles au travers d’œuvres d’artistes célèbres tels Georges de La Tour, Pierre Puget, Abilgaard, Paul Flandrin, Bouguereau, Hodler, Schiele, Munch, Picasso, Bacon, Mapplethorpe, Freud ou Mueck, tout en réservant des surprises comme le Saint Sébastien du mexicain Angel Zarraga, Les Bains mystérieux de De Chirico ou les érotica des américains Charles Demuth et Paul Cadmus.

C’est donc à un parcours mettant en question la permanence d’un thème éternellement repris par les artistes, grâce à des confrontations inattendues et fécondes entre différents moments de résurgences de l’homme nu dans l’art qu’invite le musée d’Orsay avec l’exposition Masculin / Masculin cet automne.

Plus d'informations :

Musée d’Orsay - niveau 0, grand espace d’exposition - Paris VIIème

Horaires : tous les jours, sauf le lundi, de 9h30 à 18h, le jeudi jusqu’à 21h45. Fermé les 25 décembre et 1er janvier.

Tarification : droit d’entrée au musée : plein tarif : 12 € ; tarif réduit : 9,50 €

Accès : entrée par le parvis, 1, rue de la Légion d’Honneur


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