jeudi 15 mars 2012
Le Tribunal de Grande Instance de Lyon a jugé une agression en raison de l’orientation sexuelle supposée des quatre victimes commise le 12 juin 2010 en marge de la marche des fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans.
communiqué de presse Lesbian and Gay Pride de Lyon - 13 mars 2012
Hier, la Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Lyon a jugé une agression en raison de l’orientation sexuelle supposée des quatre victimes commise le 12 juin 2010 en marge de la marche des fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans (LGBT).
Les deux prévenus, Yanis et Salahedine, ont été reconnus coupables par le tribunal et condamnés respectivement à 18 mois de prison ferme pour l’un et 12 mois pour l’autre avec mandat d’arrêt. Ils devront également verser 1200 euros de dommages et intérêts à chacune des quatre victimes. La cinquième victime, un chauffeur de taxi qui est intervenu pour défendre les quatre filles mineures, recevra quant à lui 4000 euros. Lesbian and Gay Pride de Lyon a été reconnue partie civile et recevra, quant à elle, 800 euros de dommages et intérêts.
Le Procureur de la République a démontré que l’attitude des deux prévenus relevait du sexisme et de l’homophobie la plus dégradante et la plus lâche qui soit. Il avait d’ailleurs requis entre deux et trois ans de prison ferme avec mandat d’arrêt ainsi que la suspension des droits civiques des deux prévenus.
La Lesbian and Gay Pride de Lyon se félicite de ce délibéré car la circonstance aggravante d’homophobie a bien été retenue alors que les victimes n’étaient pas homosexuelles mais supposées comme telles par leurs agresseurs.
En marge de la 15e marche des Fiertés Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans de Rhône-Alpes, samedi 12 juin 2010, 4 filles mineures ont été violement agressées à Gerland par deux jeunes majeurs. Motif de ces agressions : elles portaient sur elles le drapeau arc-en-ciel (rainbow flag), symbole de la communauté Lesbienne, Gay, Bi et Trans. Supposées lesbiennes, leurs agresseurs se sont mis en tête de les « punir » pour cela. Mineures, elles se sont vues proposer par leur agresseur de lui pratiquer une fellation dans le but de les "guérir" de leur homosexualité. Bien que l’endroit était très fréquenté, elles ont pu être insultées et frappées à la tête dans l’indifférence générale avant que n’intervienne un chauffeur de taxi.
Cet acte n’est pas isolé. Chaque année, des lesbiennes sont agressées, insultées, molestées, par des hommes, jeunes pour la plupart, qui, dans ces actes, expriment tout à la fois leur perception de ce qu’est une femme, et leur perception de l’homosexualité. La lutte contre les violences faites aux femmes passe par des mesures de police et de justice, elle passe aussi par des mesures éducatives, seules à même de modifier en profondeur les comportements.
La Lesbian and Gay Pride de Lyon en appelle aux pouvoirs publics pour qu’une politique volontariste soit menée dans cette direction.
Pour la Lesbian and Gay Pride de Lyon
David SOUVESTRE, Président
Gabriel VERSINI, Avocat des victimes