vendredi 10 février 2012
Avant même de se déclarer candidat, déplore l’Interassociative Lesbienne Gaie Bi et Trans.
Communiqué de presse Inter-LGBT - 10/2/2012
Dans un entretien à paraître dans le Figaro Magazine, Nicolas Sarkozy – toujours probable candidat UMP à l’élection présidentielle – a rappelé son opposition à l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe. "En ces temps troublés où notre société a besoin de repères, je ne crois pas qu’il faille brouiller l’image de cette institution sociale essentielle qu’est le mariage", déclare le chef de l’Etat. Pour l’Inter-LGBT, cette hiérarchisation entre les couples est insupportable. Le président de la République nous rappelle qu’à ses yeux les couples de même sexe n’auraient pas la même valeur que les couples hétérosexuels et ce au mépris de l’opinion désormais progressiste. Selon un sondage BVA réalisé pour la chambre des notaires en janvier 2012, 63% des français se déclarent désormais favorable à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et 56% à l’homoparentalité.
Concernant la question des familles homoparentales il ajoute : "Je sais qu’il existe, de fait, des situations particulières avec des hommes et des femmes qui assument parfaitement leur rôle parental. Mais elles ne m’amènent pas à penser qu’il faudrait inscrire dans la loi une nouvelle définition de la famille". Il vient ainsi confirmer les propos de François Fillon estimant qu’il ne fallait pas ouvrir le mariage ni l’adoption aux couples de même sexe pour « sécuriser les enfants ». A cela, l’Inter-LGBT rappelle que la meilleure manière de « sécuriser les enfants » serait, justement, de reconnaître la diversité des schémas familiaux. L’absence de reconnaissance des familles homoparentales place, de fait, des centaines de milliers d’enfants dans une situation d’insécurité juridique notamment face aux aléas de la vie.
Une campagne présidentielle peut être pour les candidats, l’occasion de progresser sur des questions sur lesquelles ils étaient en retrait, voire défavorables.
En témoignent les propos de Dominique de Villepin, se déclarant favorable au mariage pour tous ou encore François Bayrou qui partage désormais la position des candidat-e-s de gauche concernant la question de l’homoparentalité. Nicolas Sarkozy prouve avec ces dernières déclarations qu’il manque de courage politique face à la frange la plus conservatrice de son camp et préfère rester sourd aux revendications des LGBT.
Nous apprenons que Nicolas Sarkozy aurait enfin compris en quoi sa proposition d’union civile pour les couples de même sexe, défendue comme une alternative au mariage pour tous lors de sa campagne électorale de 2007, était une impasse. En effet, nous l’avions pourtant immédiatement prévenu que cette proposition, au passage communautariste et ne répondant à aucune demande sociale, serait anticonstitutionnelle car seulement réservée aux couples de même sexe. Les candidat-e-s qui seraient tentés de faire des propositions similaires pour 2012 sont donc prévenu-e-s !
Quant aux améliorations du Pacs auxquelles il fait allusion dans son entretien, certes les couples pacsés n’ont pas été oubliés par la loi TEPA mais son gouvernement a fermé la porte à d’autres améliorations du pacs réclamées par les associations, telles que la pension de réversion. Si on ajoute à cela la réforme du statut du beau-parent, promise en 2007 mais « enterrée par la mission Leonnetti » en 2009, force est de constater que le bilan de Nicolas Sarkozy est quasi nul en matière d’Egalité des droits pour les LGBT.
L’Inter-LGBT lancera en partenariat avec la Fédération LGBT et la Coordination InterPride France lundi prochain sa campagne d’interpellation pour la présidentielle et les législatives intitulée « égalité LGBT 2012 ».
Nous connaissons déjà, sur une partie de nos revendications, les réponses du probable futur candidat Nicolas Sarkozy, aux autres candidats nous rappelons qu’en « 2012, l’Egalité n’attend plus ! »
Nicolas Gougain, porte parole