Expo/débat

avec la participation de :

– Dominique BERTRAND, professeur de Santé Publique (Groupe Hospitalier Lariboisière-Fernand-Widal, AP-HP)
– François CHIEZE, Mission Sida Toxicomanies (AP-HP)
– Christophe SEGOUIN, CDAG de l’hôpital Fernand-Widal (AP-HP)
– Antonio ALEXANDRE, Délégué national du SNEG (sr)
– François SCHAPOCHNIKOFF, réalisateur (Association Hors Circuit)
– Isabelle COMIN, chef de projet (AREMEDIA)
– Marc SHELLY, CDAG de l’hôpital Fernand-Widal (AP-HP) et directeur d’AREMEDIA

En 2003, la Journée Mondiale de lutte contre le Sida est à nouveau placée par les Nations Unies (ONUSIDA) sous le signe de la lutte contre « la discrimination et la stigmatisation » : c’est-à-dire le fait de traiter différemment (ou de maltraiter) une personne par exemple du fait de sa couleur de peau, de sa religion, de sa culture d’origine, de son statut social ou encore de son apparence physique, de son sexe ou de son orientation sexuelle, etc., ce qui peut la rendre vulnérable (encore plus durant l’adolescence et chez le jeune adulte) et compromettre sérieusement ses désirs et capacités à se préserver - notamment vis-à-vis du VIH/Sida - ou encore son accès au dépistage ou au soin.

L’Association AREMEDIA - dont l’objectif est la prévention des conduites à risque chez les 15/30 ans - propose de débattre des liens existant entre discrimination, atteinte de l’estime de soi et exposition de la personne à des comportements entraînant des risques et des dommages éventuels pour sa santé : sexualité non protégée avec des partenaires à risque inconnu, abus de produits psycho-actifs, licites ou illicites (notamment dans un contexte sexuel), violences sur soi-même, tentatives de suicide, etc.

L’atteinte des droits de la personne , dans son intimité ou dans sa vie sociale, peut en effet être à la source - via la dégradation secrète de son estime de soi - d’une souffrance masquée s’exprimant en particulier par un comportement de prise de risques à répétition, interprétable comme une véritable auto-stigmatisation, auto-victimisation et auto-mutilation se projetant dans une dimension globale, à la fois physique, psychique et sociale, conformément à la définition classique que donne l’Organisation Mondiale de la Santé.

Parmi de nombreux exemples : le processus d’intériorisation de l’homophobie qui, pour une part importante (environ un quart à un tiers) de jeunes gays et bisexuels, semble constituer actuellement l’un des principaux ressorts de la sursuicidalité et de conduites à risque répétitives, s’inscrivant dans divers registres de comportement en apparence hétérogènes : ainsi, selon les résultats d’une étude réalisée récemment par l’Association AREMEDIA, aussi bien dans la vie privée que sur la voie publique .

Le débat s’appuiera notamment sur la présentation de données inédites issues de cette étude conduite aux Solidays - avec le soutien de la DASS et de la CPAM de Paris - ainsi que sur deux campagnes successives sur la promotion de l’estime de soi couplée à celle du préservatif, élaborées en partenariat avec le SNEG et l’Agence MEDEV (avec le soutien de la DASS de Paris), et la projection d’un court-métrage original ("01F07032") réalisé et interprêté par François SCHAPOCHNIKOFF (Association Hors Circuit).

Dans cette même dimension qui anticipe l’approche scientifique, médicale autant que la communication sur la prévention et la promotion de la santé, plusieurs artistes, dont Jean-Marie COMIN, Michel GILIBERTI et Roger VENE, inscriront leurs œuvres (dessins, peintures et sculptures) inspirées par l’estime (et l’affirmation) de soi, dans le cadre du travail d’action/recherche d’AREMEDIA.