mardi 27 septembre 2011
Puisque le nouveau Ministre des Sports déclare ne pas être homophobe, le Paris Foot Gay lui demande d’inscrire cette affirmation dans ses actes et de mettre en place une réelle et volontaire politique de lutte contre l’homophobie dans le sport.
communiqué Paris Foot Gay - 27/9/2011
C’est la première fois que paraît une enquête chiffrée sur l’état de l’homophobie dans le sport en France : 922 acteurs sportifs (dont 199 footballeurs), évoluant en Aquitaine [1] ont été interrogés tout au long de l’année 2010/2011, ce qui correspond à la plus grande population jamais réunie dans une étude sur la thématique sport et homophobie au plan international.
Le résultat est affligeant mais était hélas prévisible : 50,6 % des sportifs hommes ont déclaré avoir des attitudes négatives envers les gays, ce qui est bien plus élevé que dans les milieux non-sportifs.
Les chiffres sont un peu moins élevés en ce qui concerne la position des sportives vis à vis des gay ; ou la position des deux sexes vis à vis des lesbiennes.
Notons aussi que plusieurs sportifs ont refusé ostensiblement de participer à cette enquête, pour des raisons personnelles ou collectives (idéologie, religion, groupes conflictuels…).
Plus le sportif est de haut niveau, s’il pratique un sport dit "masculin" ou s’il pratique un sport collectif, plus il est homophobe.
Dans un tel environnement, on peut comprendre qu’il y ait aussi peu d’homosexuels visibles dans le sport français : soit ils sont contraints de se cacher, soit ils sont victimes d’un phénomène de "plafond de verre".
Le sport, qui devrait porter les valeurs de respect, de diversité et éduquer à celles-ci, s’avère en fait une "fabrique d’intolérance" et un bastion des attitudes homophobes.
Cette problématique inquiète toute l’Europe et une conférence-débat sur le thème "Sports et discriminations" a été organisée le 22 septembre 2011 au Parlement Européen.
Cet événement réunissait des sportifs, des représentants des instances sportives et de la société civile, ainsi que des politiciens de l’Union ou de ses pays membres.
La problématique de l’homophobie dans le sport a constitué le centre des débats et a clairement été posée comme prioritaire.
Le 17 mai 2010 en réponse au refus du Créteil Bébel de jouer contre le PFG, Rama Yade, alors ministre des Sports proposait le lancement d’un plan d’action très ambitieux :
Au terme du court mandat de Chantal Jouanno qui l’a remplacée à ce poste, nous devons tirer un bien mauvais bilan :
Comment lutter en France contre l’homophobie dans le sport si les instances qui y président s’enferment dans le déni ?
Autre exemple : le Conseil National de l’Éthique. Nous avons saisi ce dernier le 7 septembre 2010 afin d’engager des procédures disciplinaires à l’encontre du club amateur du FC Chooz suite à l’exclusion de Yoann Lemaire. Malgré le soutien du président de la LFP, Frédéric Thiriez et de notre président d’honneur Alain Cayzac, et malgré des promesses du président du CNE, Laurent Davenas, ce dossier n’a jamais été traité...
Cette inertie et ces fausses promesses ne feront pas reculer l’homophobie dans le sport. Bien au contraire, elles l’encouragent en garantissant l’impunité des sportifs, des clubs et autres structures, dans leurs actes ou décisions homophobes et même dans le déni de cette question.
Puisque Monsieur Douillet, nouveau Ministre des Sports déclare ne pas être homophobe, nous lui demandons d’inscrire cette affirmation dans ses actes et de mettre en place une réelle et volontaire politique de lutte contre l’homophobie dans le sport. Par exemple, celle proposée par Rama Yade...
[1] Nous félicitons ici le courage "politique" de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale en Aquitaine qui a souhaité mener cette étude scientifique avec pour objectif final de conduire des actions de prévention adaptées.