vendredi 24 juin 2011
Samedi 25 juin, plus de 500.000 personnes sont attendues dans les rues de Paris pour réclamer l’égalité des droits pour les homosexuels et en avertissant les politiques : Pour l’égalité : en 2011 je marche, en 2012 je vote !
communiqué Inter-LGBT - 24/6/2011
Ce samedi 25 juin aura lieu la Marche des Fiertés LGBT (Lesbiennes, Gaies, Bi et Trans) de Paris. Première manifestation politique récurrente, avec chaque année plus d’un demi-million de participants, l’édition 2011 s’inscrit dans un contexte particulier. En effet, il s’agira de la dernière Marche des Fiertés LGBT avant les échéances électorales de 2012. L’occasion de faire le bilan de la Majorité politique et gouvernementale actuelle mais aussi d’envoyer un signe clair, un avertissement, aux responsables politiques de tous bords. La question de l’égalité des droits devra nécessairement bénéficier d’une place de choix dans les débats électoraux de 2012 : ouverture du mariage pour les couples de même sexe, reconnaissance des familles homoparentales, droits des trans, … les sujets ne manquent pas ! (Retrouvez l’ensemble de nos revendications ici : http://marche.inter-lgbt.org/spip.p...).
La France, en avance en 1999 avec le vote du Pacs, accuse désormais un retard certain sur ses voisins européens concernant les droits des LGBT. L’égalité n’attend pas.
Depuis 2007 : entre renoncements et occasions manquées…
Malgré quelques mesures d’amélioration du Pacs, des campagnes de lutte contre l’homophobie et la lesbophobie ( notamment dans l’éducation nationale et l’enseignement supérieur) et quelques déclarations à l’international (résolutions à l’ONU, actions de la diplomatie française autour du 17 mai, journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie) force est de constater que depuis 2007 et l’élection de Nicolas Sarkozy, le bilan sur les questions LGBT est bien maigre. L’année 2010 / 2011 n’échappe pas à la règle, le Gouvernement et la Majorité politique semblent même moins ouverts au dialogue qu’auparavant.
En 2007, Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de la création d’un statut du beau-parent. Suite à la pression exercée par les conservateurs, le 27 mars 2009, le report du projet de loi sur la réforme de l’autorité parentale et du droit des tiers a été annoncé dans le journal le Monde. Nommé le 9 avril à la tête d’une mission sur « la modernisation de la législation sur l’autorité parentale et le droit des tiers », Jean Leonetti préconise l’abandon non seulement de tout ce qui peut faire référence aux familles homoparentales, mais aussi de la seule véritable avancée que l’Inter-LGBT avait saluée, à savoir celle de mieux garantir à l’enfant la possibilité d’entretenir des relations avec un tiers en en précisant les modalités. Le statut du tiers venait d’être « enterré », ce dossier ne sera jamais ré-ouvert par le Gouvernement ou la Majorité politique.
Le 14 mai 2010, le ministère de la justice a publié une circulaire visant à homogénéiser les pratiques concernant les expertises lors de la demande de changement d’état civil des personnes trans, notamment en visant à limiter le recours à la triple expertise. Toutefois, force est de constater que cette circulaire est loin d’être appliquée.
Enfin, la Majorité politique s’est illustrée ces derniers mois par ses votes contre l’égalité des droits. En refusant l’ouverture du mariage pour les couples de même sexe il y a quelques jours ou en refusant l’ouverture de l’AMP (assistance médicalisée à la procréation) à toutes les femmes.
Pire encore, elle aggrave la situation des malades du VIH en révisant les critères d’attribution du « droit au séjour pour soins » dans le cadre de la loi sur l’immigration votée ces derniers jours et condamne près de 30 000 étrangers malades à retourner dans leur pays d’origine où l’on sait pertinemment que les traitements sont quasi inaccessibles.
Droit au séjour pour soins, ouverture de la AMP à toutes les femmes, ouverture du mariage aux couples de même sexe… à chaque fois l’Inter-LGBT s’est mobilisée, avec d’autres, pour pointer du doigt l’incapacité du Gouvernement et de la Majorité politique à faire avancer les droits des LGBT.
Que faire en 2011 / 2012 ?
Il n’est pas question que 2011 soit une année « blanche ». L’Inter-LGBT fera tout le nécessaire pour que les conditions de vie des personnes LGBT s’améliorent et leurs droits avancent. Jusqu’au dernier jour de la mandature, le Gouvernement et la Majorité politique auront encore l’occasion et la responsabilité de faire changer les choses. La balle est dans leur camp. Toutefois, cette année ne manquera pas d’être une année d’interpellation des partis politiques et des candidats aux élections à venir. La Marche des Fiertés LGBT en est le « point de départ ».
Le mot d’ordre choisi prend ainsi et plus que jamais tout son sens :
« Pour l’égalité : en 2011 je marche, en 2012 je vote ».
Tous les détails sur l’organisation de la Marche : Marche des Fiertés LGBT - Paris