samedi 4 juin 2011
La FÉDÉRATION LGBT leur adresse tous ses vœux de bonheur
et exige que la France applique la résolution 1728 du Conseil de l’Europe en faveur des personnes transidentitaires
et ouvre le mariage laïc et républicain à tous les couples
Communiqué de presse de la FÉDÉRATION LGBT - Angers, vendredi 3 juin 2011
Pour la première fois en France, samedi 4 juin deux femmes vont s’unir à la mairie de Nancy.
La FÉDÉRATION LGBT a la joie d’annoncer ce mariage, unique à plus d’un titre, puisque Stéphanie, l’une des membres de notre Conseil d’administration, s’unira à Élise, sa compagne, à la mairie de Nancy, en présence de leurs familles et amis.
L’ensemble des membres du Conseil d’administration et les adhérents de la FÉDÉRATION LGBT adressent à Élise et à Stéphanie, nos deux amies, leurs félicitations et tous leurs vœux de bonheur.
La FÉDÉRATION LGBT est touchée du fait qu’il s’agisse d’un mariage d’amour et peut témoigner que cette union est basée sur un projet de vie commune et de construction humaine volontaire malgré les discriminations et interdits étatiques.
Élise et Stéphanie vont donc se marier demain à Nancy alors même que le mariage n’est habituellement pas légal entre deux personnes de même sexe.
Ce mariage de deux lesbiennes ne sera possible que parce que l’État refuse son changement d’état civil à Stéphanie, qui une femme transgenre, puisqu’en première instance puis en appel, elle a refusé de se soumettre à l’exigence étatique de prouver sa stérilisation.
Avec ce mariage à Nancy, l’État se retrouve devant ses contradictions, refusant le changement d’état civil d’une femme transgenre, contraignant Stéphanie à se marier samedi sur la base de son état civil masculin actuel, alors qu’elle est une femme sociale reconnue par tous. Quoi que décide Stéphanie, la discrimination imposée par l’État est de toute façon son vécu.
C’est pour toutes ces raisons que la FÉDÉRATION LGBT note que ce mariage d’amour prend une dimension militante en raison des discriminations volontairement imposées aux futures épouses par l’État français, au mépris des plus élémentaires droits humains. Alors même qu’Élise, non concernée personnellement par la question transgenre, va devoir supporter ces discriminations et leurs conséquences quotidiennes.
La FÉDÉRATION LGBT, qui connaît bien Élise et Stéphanie, partage à la fois leur bonheur mais aussi leur indignation de ce vécu discriminatoire au quotidien.
La FÉDÉRATION LGBT rappelle d’ailleurs qu’elle est la première association nationale LGBT a s’être prononcée pour l’application par la France de la résolution 1728, votée le 29 avril 2010, par le Conseil de l’Europe.
Cette résolution 1728 stipule, en son alinéa 16.11.2, la garantie par les États membres, dans leur législation et leur pratique, du droit des personnes transgenres à obtenir « des documents officiels reflétant l’identité de genre choisie, sans obligation préalable de subir une stérilisation ou d’autres procédures médicales comme une opération de conversion sexuelle ou une thérapie hormonale ».
La FÉDÉRATION LGBT se réjouit que la France ait voté cette résolution à l’unanimité de ses représentants, et exige désormais que l’État français l’applique aux personnes transidentitaires, en cohérence avec son vote, en abandonnant une jurisprudence discriminatoire. En Europe cela est possible. L’Allemagne vient d’abandonner l’exigence de stérilisation, pourquoi pas la France ?
L’égalité des droits pour tous les citoyens, dont celui d’avoir des papiers d’identité en conformité avec son identité sociale, passe par ce changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes transidentitaires ainsi que par l’ouverture du mariage, laïc et républicain, aux couples de même sexe.
La FÉDÉRATION LGBT vous invite à la conférence de presse qui aura lieu à Nancy, samedi 4 juin, à 15h, place de la Carrière (à proximité de la place Stanislas) au village associatif de de la Marche des Fiertés de Lorraine. Les organisateurs du Collectif LGBT Lorraine, Élise et Stéphanie s’y exprimeront.
Stéphane Corbin,
porte-parole de la Fédération LGBT