mercredi 20 avril 2011
L’Association Rimbaud (Lyon) réagit aux propos du Refuge et autres vis-à-vis de l’affiche choisie pour faire la promotion de la Marche des Fiertés de Paris.
Communiqué de presse association Rimbaud - 20/4/2011
Des propos « affolants »
L’association Rimbaud s’étonne et s’inquiète profondément sur le sens des propos tenus par l’association Le Refuge et par toutes les autres associations dont les mêmes propos n’auront jamais été repris par la presse car moins excessifs, vis-à-vis de l’affiche de l’Inter-LGBT pour la Marche des Fiertés 2011 de Paris.
L’association Rimbaud ne tient pas à s’exprimer sur l’affiche qui fait polémique ni sur le symbole du coq en lui-même, étant donné que cela fait l’objet d’un débat clair au sein même de notre structure.
Cela étant, la démarche intellectuelle et philosophique de déconstruction des préjugés liés à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, qui fait le corps même du travail de terrain mené par l’association Rimbaud en lien avec des professionnels et des partenaires associatifs, ne peut nous laisser silencieux sur la gravité affolante – c’est le cas de le dire – des propos tenus par une association telle que Le Refuge.
D’actions de terrain parfois très proches, nous ne pensions pas être si éloignés sur le fond.
Au-delà même d’une profonde crise d’un certain militantisme associatif sur le travail de mémoire et l’ignorance concernant l’origine de la « gay pride » avec les émeutes de StoneWall ou même le contexte législatif français entourant la sortie du film « La Cageaux folles » – faut-il rappeler qu’en 1978 l’homosexualité était encore considérée comme une maladie mentale et un délit ? –, les propos stigmatisant constamment une partie des homosexuels pour en faire entrer une autre dans la normalité « hétéronormée » va à contretemps de tous les combats pour l’égalité.
Le vrai combat de déconstruction des préjugés ne se fait pas sur l’acceptabilité d’une homosexualité en opposition à une autre, plus efféminée, qui aurait donc qu’à être moins « provocatrice » pour vivre dans le respect.
Le combat au quotidien se fait dans l’illustration et la défense des multiples façons de vivre et de concevoir son propre rapport au corps, à sa sexualité, à son identité de genre et à son mode de vie.
C’est cette diversité qui déconstruit les préjugés, ce n’est pas la stigmatisation de ceux qui ne se retrouvent pas dans les représentations genrées d’une culture hétéro-sexiste dominante. C’est ensemble et pour tou-te-s.