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Danger : L’ONU retire l’orientation sexuelle des motifs de condamnation des exécutions injustifiées

date de redaction lundi 22 novembre 2010


L’amendement qui condamne les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires et les autres assassinats est voté par l’Assemblée Générale de l’ONU tous les deux ans et depuis les 10 dernières années, il contenait une référence à l’orientation sexuelle.


communiqué Centre LGBT Paris IdF - 19 novembre 2010

L’amendement qui condamne les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires et les autres assassinats est voté par l’Assemblée Générale de l’ONU tous les deux ans et depuis les 10 dernières années, il contenait une référence à l’orientation sexuelle.

Une motion introduite par le Maroc et le Mali et soutenue en majorité par les pays africains et arabes dont beaucoup criminalisent l’homosexualité et cinq d’entre eux la condamnent à mort, retire la référence aux gays et aux lesbiennes (orientation sexuelle) de la résolution condamnant les exécutions injustifiées.

L’amendement remplace le mot « orientation sexuelle » par « raisons discriminatoires de n’importe quel motif », pourtant la résolution fait explicitement référence à un grand nombre d’autres motifs tels que les défenseurs des Droits humains et les minorités religieuses et ethniques ou les enfants des rues.

La motion est passée par 79 voix contre 70 et a été approuvée par l’Assemblée Générale de l’ONU par 165 voix en faveur et 10 abstentions.

Cary Alan Johnson, directeur exécutif de l’International Gay and Lesbian Human Rights Commission a déclaré : « ce vote est dangereux et constitue une évolution dérangeante ».

Le Centre LGBT Paris IdF ne sera pas le seul à considérer le retrait explicite de la référence à l’orientation sexuelle comme scandaleux et particulièrement préoccupant. A l’évidence, il s’agit de donner des gages aux intégrismes religieux.

En Ouganda, la loi anti-gay qui menace d’emprisonnement à vie et de mort les gays et les lesbiennes peut être adoptée d’un jour à l’autre. Hélas, de nouvelles ressources pétrolières viennent d’être découvertes en Ouganda, l’argent qui en résultera pourra permettre au pays de s’affranchir des donateurs mondiaux et de leurs exigences de démocratie.

La loi anti-gay oblige la population à la délation et conduira inévitablement à un véritable génocide. Elle sera immédiatement adoptée dans les pays voisins qui n’attendent que ce signal.

Les évangélistes américains ont bien travaillé, ne parvenant à leurs fins dans leur propre pays, ils ont fait de l’Afrique un laboratoire de haine à l’encontre des homosexuels et des lesbiennes, encouragés par un gouvernement indigent incapable de régler ses difficultés économiques et sociales et qui a tout à gagner à occuper sa population avec des boucs émissaires.

Les intégrismes religieux gagnent considérablement du terrain, en Afrique, dans les pays arabes mais également en Europe et en particulier en France ou les principes de laïcité indispensables à l’égalité entre les sexes notamment, sont déjà amplement bafoués dans nombre de circonstances et organismes publics.

Les gays et les lesbiennes mais également les femmes en sont les principales victimes.

Si l’ONU même ne fait plus référence à l’orientation sexuelle et ouvre ainsi la voie à l’assassinat massif des gays et des lesbiennes dans nombre de pays, la situation est désormais particulièrement alarmante et les solutions pour y remédier seront de plus en plus difficiles à mettre en œuvre.

Nous en appelons à un réveil laïc des institutions françaises, européennes et mondiales. Il est temps d’agir vite et fort et de tenter de renverser cette situation avant qu’il ne soit trop tard !

Pour le Centre LGBT Paris IdF, Christine Le Doaré, présidente


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