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Erik Rémès est allé au premier salon Gay de l’agriculture

date de redaction mardi 21 octobre 2003


et elle n’est pas contente !


communiqué - 21/10/2003

Comme 30 000 folles endimanchées, votre serviteuse s’était donc rendu au
fameux, déjà célèbre et hautement médiatique salon « Rainbow attitude »,
premier raout gay et gay friendly européen de cette envergure. Aux
oubliettes les rikiki « salon des homosocialités » initié par feu Gai Pied,
relégués dans les ridicules écuries du Cirque d’hiver. Place à la démesure,
des milliers de mètres carré, à la beaufisante « Paris expo ». Ayant
toujours refusé de mettre le début d’une testicule au salon de
l’agriculture, au Mondial de l’auto ou autre Foire de Paris, je fus fort
marri en découvrant un salon mixant de manière peu ragoûtante ces différents
et subtils concepts auxquelles on rajoutera une pincée de Fiac du pauvre
avec des artistes et galeries qui n’avaient de gay pas grand chose. Un salon
gay et gay friendly dit-elle ? Enfin disons surtout, pour être une honnête
fille, un salon friendlysant et racoleur tant il était peu question de
pédales pur jus. Les gouinnes n’en parlons pas, on n’en voyait pas le début
d’une gousse sur les stands. Comme une Panthère rose gauchiste de base, je
m’étais refusé de cautionner ce mercantilisme grossier et vénal.
Indignons-nous telle l’Arlette de la jaquette et « refusons que 30 ans de
luttes pour l’égalité des droits, pour une reconnaissance sociale des
individus quelle que soient leurs identités sexuelles et identité de genre
soient soldées au profit d’une existence sociale par et pour le fric.
Refusons de servir d’alibi ! ». En me baladant dans les allées avec mon mari
artiste, nous étions pris de fou rire hystérique devant l’incongruité de
certains exposants : à un vendeur des mezzanine électrique je demandais si
on pouvait accrocher un sling, je n’eu qu’un regard dubitatif en réponse. À
un marchand de masque africain congolais, je demandais en quoi ces jolies
statues pouvaient m’aider à assumer mon homosexualité et faire mon coming
out. Même regard perplexe ! Le plus drôle, c’était tous ces vendeurs de
bouffes sensés attirer les pédales comme des mouches, une vingtaine de
négociants en vins dont le fameux « Armagnac de saint Pastou », la goûteuse
« conserveries d’autre foies » (sic), mais aussi la très fist-fucking
gang-Bang et Olufsen »et les fameux sus-nommés masques de « La pirogue
d’Afrique ». Rien d’homo-érotique, rien de pédé ni de folle non plus. On
trouvait même de grandes marques faisant preuves d’un courage sans noms
comme Cégetel mais aussi Volvo et la fameuse Smart « Rainbow attitude » qui
fera bientôt un malheur garé devant les bars à l’happy houre. Heureusement,
on trouvait tout de même quelques assocs gays (caution morale) qui faisaient
un peu tâche remisée sur des stands de pauvres filles. Sans oublier « 
l’espace sexe » à peine plus grand que les toilettes (sans bock-room). « 
Mais l’homosexualité ce n’est pas que le sexe », et mon cul, c’est du poulet
 ? Si communauté gay il y a, c’est parce qu’on s’encule ! « Au delà des
clichés », disait le slogan. Tu parles, on était en plein dedans. De la
visibilité comme celle-là, on a envie de se la foutre au cul tout en ayant
l’impression de s’être sacrément fait enculer par une telle imposture.

Erik Rémès


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