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L’assassin homophobe de Laurent Francazal condamné en appel à 30 ans de prison

date de redaction lundi 11 octobre 2010


Rejugé en appel par la Cour d’assises de Montauban, Hakim Edir a écopé de 30 ans de prison assortis d’une peine de sûreté de 20 ans, alors que l’Avocat Général avait requis la réclusion criminelle à perpétuité.


Communiqué de presse Collectif Contre l’Homophobie - Montpellier le 8 octobre 2010

Rejugé en appel par la Cour d’assises de Montauban depuis ces 6, 7 et 8 octobre, Hakim Edir, l’assassin de Laurent Francazal a écopé de 30 ans de prison assortis d’une peine de sûreté de 20 ans, alors que l’Avocat Général avait requis, comme lors du premier procès la réclusion criminelle à perpétuité.
Il s’agit d’une sentence plus sévère que celle de la Cour d’assises de Toulouse qui l’avait jugé les 16, 17 et 18 septembre 2009 et qui avait condamné, ce délinquant multirécidiviste, à 30 ans de prison.

Les coups de couteau portés à Laurent Francazal dans la nuit du 14 au 15 décembre 2006 ont été d’une violence inouïe : un coup de couteau au mollet qui est allé buter contre le péroné, plusieurs coups de couteau au thorax et enfin un à la carotide, tranchée sur 8 cm, qui allait provoquer la mort de la victime dans d’atroces souffrances.
Après avoir tué Laurent Francazal, Hakim Edir a volé tout ce qui lui tombait sous la main (carte bancaire, vêtements…) entassant l’ensemble dans un sac de voyage. Il a même débranché la chaîne hifi et l’ordinateur avant de renoncer à les prendre puisqu’il n’arrivait pas à les charger sur son vélo. Après le meurtre, il était tranquillement rentré chez l’ami qui l’hébergeait avant d’aller avec lui acheter un kebab et regarder un DVD.
Dés le soir même, il avait commencé à retirer de l’argent avec la carte bancaire et dés le lendemain à faire des achats dans des magasins de vêtements et de chaussures.
Dans les jours suivants les faits, Hakim Edir visiblement perturbé, racontait à ses amis qu’il était allé cambrioler un homme, qui l’a surpris et que cela s’était mal fini. Il ponctuait son récit par cette énigmatique phrase « tu sais ce que çà fait d’égorger un homme ? ».

Comme lors du premier procès, les avocats de la partie civile ont évoqué le ciblage systématique de victimes homosexuelles qu’Hakim Edir séduisait avant de les agresser, ils ont également mis en exergue et dénoncé un crime homophobe prémédité.
L’accusé âgé de 25 ans, a quant à lui reconnu un meurtre, au cours d’un cambriolage qui s’est terminé en bagarre mortelle, reprochant à la victime d’avoir voulu l’agresser sexuellement…alors que l’enquête a prouvé qu’ils avaient eu quelques jours auparavant une relation sexuelle, suivie d’échanges de SMS sans équivoque.
En réalité, Hakim Edir est un prédateur qui agressait les homosexuels qu’il repérait dans la rue, dans les parcs ou qu’il piégeait sur internet ou sur les réseaux de rencontres par téléphone.
Laurent Francazal, employé municipal de la Ville de Toulouse, est mort à 34 ans suite à sa rencontre avec Hakim Edir à qui il avait donné sa confiance et pour lequel il nourrissait même des sentiments, d’après les témoignages de ses amis.

Le Collectif Contre l’Homophobie tient à saluer la dignité et le courage de la famille et des proches de Laurent Francazal, que nous avons eu l’occasion de rencontrer et d’accompagner suite à ce drame. Nous souhaitons vivement qu’ils puissent enfin commencer le travail de deuil auquel ils aspirent après tant d’années de souffrances.

Hussein Bourgi
Le président


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