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De la nécessité de lutter contre l’homophobie et les discriminations de genre dès l’école primaire

date de redaction jeudi 4 février 2010


Le Collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire rappelle au ministre Chatel quelques vérités sur le traitement de la question de l’amour entre personnes de même sexe dans les petites classes.


Communiqué de presse du Collectif éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire [1] - 3/2/2010

Mercredi 3 février, le ministre de l’éducation nationale s’est exprimé sur l’affaire du « baiser de la lune ».
Il s’agit d’un film d’animation à destination des CM1 et CM2 qui est destiné à évoquer les relations
amoureuses entre deux personnes du même sexe à travers l’amour d’un poisson-lune et d’un poisson-
chat. L’inspection académique d’Ille-et-Vilaine a retiré son soutien et le logo du ministère, à la suite de
pressions d’associations conservatrices. Le ministre a déclaré qu’il trouvait « prématuré de traiter de ces
sujets en primaire »
.

Depuis 2004, le Collectif éducation contre les LGBT-phobies oeuvre pour que l’éducation nationale,
dans le cadre de la lutte contre les discriminations, prenne en charge de façon spécifique la lutte contre
l’homophobie et la transphobie. Il aura fallu des années pour que le ministère se lance timidement et sans
moyens dans une campagne d’affichage au lycée, oubliant volontairement les collégiens, et inscrive cette
« préoccupation » dans les deux dernières circulaires de rentrée.

Tout montre que c’est très tôt, avant que les stéréotypes et les comportements discriminatoires soient
intériorisés, qu’il faut agir. L’instruction civique, l’éducation à la citoyenneté ne sont pas seulement
destinées à répondre à des situations difficiles dans les établissements scolaires, elles ont aussi et surtout
pour rôle de les prévenir. Dès la maternelle, il est possible de parler de la diversité des familles, de
travailler sur les stéréotypes filles-garçons, il est possible de parler d’amour.

L’école n’est pas en dehors de la société. Cette dernière a évolué. En 2004 le ministère chiffrait à 100
000 le nombre d’élèves dont un des parents vivait avec une personne de même sexe. Les questions
d’homophobie et d’homosexualité, les questions d’identité de genre, entrent dans l’école. Les enseignants
doivent être en capacité d’y répondre : injures dans les cours de récréation, éducation à la citoyenneté et
respect de l’autre, éducation à la sexualité, les champs où il est possible d’intervenir sont nombreux,
évidemment de manière adaptée à l’âge des enfants. C’est bien dès la maternelle que se construit le
« vivre ensemble ».

Le Collectif éducation appelle solennellement le ministre de l’éducation nationale à revenir sur ses
déclarations. Il lui a d’ailleurs déjà adressé en ce sens, ainsi qu’à son cabinet et ses services, un
mémoire qu’il a réalisé sur « la nécessité de lutter contre l’homophobie et les discriminations de genre
dès l’école primaire »
. Il réaffirme que l’engagement du ministère ne peut plus aujourd’hui en rester à de
simples déclarations d’intention. On ne peut plus, en 2010, accepter que des adolescents se suicident
encore pour cacher leur différence, il convient d’intervenir au plus vite en amont.

Notes :

[1Le Collectif est composé de FCPE - Ferc CGT - FSU - Sgen CFDT - UNSA Éducation - UNEF - FIDL - UNL


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