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Identité nationale : la nausée

date de redaction mardi 19 janvier 2010


Lors du dernier débat parisien sur l"identité nationale" au Cercle Foch, des Panthères roses sont allées exprimer à Eric Besson et à l’UMP ce que ce "débat" leur inspire : la nausée.


Communiqué de presse des Panthères roses - lundi 18 janvier 2010

A la recherche d’un mythe perdu, d’une identité blanche qui se rêve dans un village de province - l’église surplombant le tableau - Nicolas Sarkozy et Eric Besson « débattent » d’« identité nationale ».
Pendant ce temps, les discriminations à l’embauche et les violences policières - en particulier à l’encontre des plus « bronzéEs » - vont bon train. Des débats publics à l’emporte-pièce agitent le chiffon rouge « islam » à tout va et les tensions intercommunautaires enflent.

Evoquer la France et sa grandeur, le patrimoine et la tradition comme autant de slogans rassembleurs est certes bien pratique pour cacher la misère en temps de crise. Mais dans ce « débat sur l’identité nationale », c’est le racisme « bien pensant » qui s’exprime parmi les politiques. Des « quand il y en a un, ça va » d’Hortefeux au verlan et la casquette à l’envers du « jeune musulman » de Morano, le visage méprisant et xénophobe de l’UMP au pouvoir crève l’écran.
Le terrain était bien préparé : il y avait déjà les jeunes de banlieue stigmatisés au Kärcher, l’Afrique sans Histoire, les quotas grandissants d’expulsion de sans-papierEs et les modifications successives des codes régissant l’entrée et le séjour, sans parler de l’interdiction du port du voile à l’école sous prétexte de « dignité des femmes ».
Des « débats » qui n’ont pas lieu d’être, tels que l’interdiction de la burqa ou des minarets, instaurent un climat insupportable de stigmatisation des musulmanEs et particulièrement des arabes.

Ces 20 dernières années, les « autres », celles et ceux qui ne sont pas « comme tout le monde » (trop voilées, trop immigréEs, trop casher, trop hallal...) n’ont cessé d’être stigmatiséEs. Cette transformation des « autres » en fauteurSEs de troubles est bien le même procédé que celui utilisé en 1998 lors des débats sur le PACS, puis en 2004 lors du débat sur l’ouverture du mariage, où l’on reprochait aux homosexuelLEs de se « ghettoïser », quand nous ne réclamions que l’égalité des droits.
Trans, gouines, pédés, nous avons aussi à subir ce double discours qui nous exhorte à la discrétion et à la modération d’un côté, et nous refuse de l’autre le principe élémentaire d’égalité des droits (ouverture du mariage et de la parentalité aux homos, changement d’état civil sans obligation de stérilisation pour les trans).

Nous n’avons pas besoin de débattre en France d’une identité nationale surannée. Nous avons besoin de politiques volontaristes pour l’égalité des droits quel que soit lieu de naissance, la religion, la couleur de peau, le sexe, l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou l’état de santé. Nous avons besoin de politiques éducatives d’ampleur contre le racisme, l’antisémitisme, le sexisme, l’homophobie, la transphobie, la lesbophobie, qui vont au-delà de bonnes intentions et d’incantation à la tolérance. Nous avons besoin d’urgence d’une politique de redistribution des richesses. Commençons déjà par supprimer le ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale.


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