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Lutte contre l’homophobie dans le football : le danger du ’deux poids-deux mesures’ des instances fédérales

date de redaction jeudi 15 octobre 2009


Constatant la rapidité de réaction de la ligue de foot amateur dans l’affaire du Paris Foot Gay, Le Collectif Contre l’Homophobie de Montpellier déplore que les instances professionnelles usent de moyens dilatoires pour ne pas traiter les dossiers d’homophobie.


Communiqué de presse Collectif contre l’Homophobie Montpellier - 14/10/2009

La Commission Football Loisir (CFL), la ligue amateur dans laquelle évolue l’équipe de Créteil Bébel a décidé d’exclure celle-ci "pour refus de match avec propos discriminants" suite à son refus de disputer un match de football contre le Paris Foot Gay (PFG).

En effet, l’un des responsables du Créteil Bébel, dont certains joueurs sont de confession musulmane, avait refusé début octobre de rencontrer le Paris Foot Gay (PFG), club qui milite contre l’homophobie dans le sport. Il avait justifié ce refus par les "principes" auxquels, certains joueurs, "musulmans pratiquants" étaient attachés.

Le Collectif Contre l’Homophobie (C.C.H.) prend acte de cette décision.

Nous relevons avec intérêt la célérité et la diligence avec laquelle cette affaire a été traitée : qu’il s’agisse de l’unanimisme des condamnations politiques, sportives et associatives, en passant par la rapidité de traitement de cet épineux dossier par la CFL.

A contrario, cet épisode éclaire de manière flagrante le manque de volontarisme des instances fédérales du football professionnel en matière de lutte contre l’homophobie.
Nous ne comptons plus les saisines de la Fédération Française de Football (FFF) et de la Ligue de Football Professionnel (LFP) pour des dérapages homophobes survenant dans et autour des terrains de football. Ces procédures sont systématiquement classées sans suite ou enterrées.

Les enjeux de pouvoir et les intérêts financiers sont si importants que la FFF et la LFP s’autocensurent et refusent de traiter les épineux dossiers d’homophobie qui leur sont transmis.
Désormais les choses sont claires, ces fédérations ne sont plus crédibles pour signer des chartes et des codes de bonne conduite car on sait à l’avance qu’elles n’ont pas la volonté de les appliquer à leurs membres.

Partant de ce constat, il est désormais de la responsabilité des associations (notamment LGBT), qui apportent leur caution à de telles mises en scène, d’arrêter cette supercherie.
La preuve est désormais faite que la lutte contre l’homophobie dans le football devra se passer du concours des instances fédérales du football professionnel français.
Il faut avoir le courage de dénoncer la duperie de ces dernières pour mieux les obliger à assumer les responsabilités.

Enfin, nous mettons solennellement en garde contre le sentiment contreproductif du « deux poids-deux mesures » que peuvent ressentir certains amateurs de football : la sévérité infligée au Créteil Bébel tranche singulièrement avec la mansuétude dont bénéficient les clubs de football professionnel.

Méditons ensemble Jean de la Fontaine qui écrivait « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »

Hussein BOURGI
Le président


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