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Les associations dénoncent les centres de référence sur le « transsexualisme »

date de redaction mercredi 23 septembre 2009


Chrysalide (Lyon), OUTrans (Paris), Pink Freak’X (Montpellier), la Lesbian and Gay Pride de Lyon et la LGP de Montpellier s’interrogent sur les avancées réelles présentées par la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, concernant la prise en charge des personnes trans.


Communiqué de presse inter-associatif Chrysalide (Lyon), OUTrans (Paris), Pink Freak’X (Montpellier), la Lesbian and Gay Pride de Lyon et la LGP de Montpellier - 22/9/2009

Chrysalide (Lyon), OUTrans (Paris), Pink Freak’X (Montpellier), la Lesbian and Gay Pride de Lyon et la LGP de Montpellier s’interrogent sur les avancées réelles présentées par la ministre de la santé concernant la prise en charge des personnes trans.

Le ministère de la santé annonce un changement de catégorie d’Affection Longue Durée pour les personnes trans, de l’ALD 23 à une ALD hors liste. Il s’agit donc uniquement de remplacer une catégorie de remboursement par une autre, au titre moins pathologisant. Cette annonce ne présente aucune avancée réelle et concrète pour les trans.

Nous avions déjà pris acte de la volonté du Ministère de la Santé de retirer enfin la transidentité de la liste des affections psychiatriques de longue durée le 16 mai dernier. Il s’agit en effet d’une revendication que nos associations portent depuis de nombreuses années, afin que même les remboursements ne fassent pas référence à un « trouble » ou à une « pathologie ». Cependant, le ministère ne s’oppose pas à l’évaluation psychiatrique humiliante destinée à déterminer si une personne trans peut avoir accès au traitement hormonal. C’est pourtant un des problèmes les plus importants rencontré par les personnes trans, qui a un impact concret sur leur vie quotidienne, leur estime d’elles-mêmes, et qui est révélateur de la transphobie du système de santé.

Pire, Mme Bachelot indique qu’elle soutient la proposition de la HAS de créer des centres de références. Pourtant, de nombreuses associations se sont insurgées contre ce projet de la HAS, pour en dénoncer la dangerosité extrême. Nous connaissons déjà les critères discriminatoires et la violation du droit du libre choix de ses médecins qui y seront pratiqués.

Rappelons que ces centres d’expertises existent déjà sous forme d’équipes hospitalières. Ils sont les premiers vecteurs de discriminations à l’encontre des personnes transidentitaires. Les critères utilisés actuellement par de nombreux psychiatres se présentant comme « spécialistes » excluent notamment les personnes mariées, ayant des enfants mineurs, étant homosexuelLEs dans le genre revendiqué, séropositifVEs, refusant d’être stériliséEs chirurgicalement, etc.

Nous demandons au contraire depuis des années la dissolution de ces équipes. L’hypothèse de « centres de références », qui seront formés des mêmes personnes, est particulièrement inquiétante.

Nos associations réaffirment donc leur vive opposition aux propositions de la HAS. Nous attendons du ministère qu’il rencontre les associations trans pour parler des perspectives d’évolutions de la prise en charge médicale. Le ministère doit traduire par des mesures concrètes sa volonté de lutter contre la stigmatisation des personnes trans. Il doit annoncer en particulier que les personnes trans doivent avoir le droit de disposer librement de leur corps : le recours à la médecine doit être facilité, et non pas conditionné par un avis psychiatrique.


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