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Le péril mortel, c’est le sida, pas le préservatif !

date de redaction lundi 23 mars 2009


David & Jonathan, scandalisé par les propos de Benoît XVI sur le préservatif, réaffirme que la prévention - quels qu’en soient les moyens - est un combat impératif au service de la vie.


communiqué David & Jonathan - 20/3/2009

David & Jonathan, mouvement homosexuel chrétien, est scandalisé par les propos de Benoît XVI sur le préservatif dont la distribution « accroît le problème » du sida. Si nous ne pouvons que souscrire à l’importance d’une « humanisation de la sexualité » et d’une « amitié vraie » envers les malades, ces propos irresponsables peuvent mettre de nombreuses vies en danger.

Ce durcissement de la position du Vatican risque d’occulter - tout en voulant les défendre - les actions admirables de nombreux catholiques en faveur de la prévention et du soin aux malades. Pire encore, il risque de démobiliser tous ces acteurs de la prévention, particulièrement balbutiante dans certains pays d’Afrique.

Avec force, nous redisons que :

  • Le préservatif correctement et systématiquement utilisé, dans une prévention qui prenne en compte toute l’affectivité des personnes, est le meilleur barrage à la transmission. Son usage peut exprimer le respect de soi et de son partenaire : ne peut-il être regardé comme une marque d’amour ?
  • Il n’est qu’un outil, à inscrire dans une politique plus large : éduquer à la sexualité, expliquer les risques, favoriser le dépistage, permettre aux malades un accès large aux thérapies et lutter contre leur stigmatisation.
  • Certes, le préservatif n’est pas une panacée : c’est parce que nous le considérons comme une solution indispensable que nous pouvons en voir les limites ou les échecs occasionnels. Le pape prend argument de ces échecs pour récuser le préservatif ; nous disons le contraire. Interdirait-on la ceinture de sécurité sous prétexte que, dans quelques accidents de voiture, elle a blessé ceux/celles qui l’avaient mise ?
  • La distribution du préservatif ne légitime pas le « vagabondage sexuel » mais prend en compte le fait qu’en raison de leurs multiples partenaires, certain(e)s sont plus exposé(e)s à la contamination et doivent d’autant plus (se) protéger.
  • L’amour et la fidélité ne suffisent pas en soi à protéger de la contamination, comme en témoignent les couples séro-différents.
  • La propagation dramatique du sida en Afrique est surtout accrue par la pauvreté, le mépris des femmes (les plus nombreuses à être contaminées), les injustices sociales, la fragilisation des structures traditionnelles, la suspicion autour des moyens de prévention... causes réelles peu ou pas évoquées par le pape. Pire, son propos renforce cette suspicion.
  • Enfin, nous attendrions du Vatican un message nourri d’Évangile, au service d’une victoire sur la mort. Qu’aurait fait le Christ face au drame du sida ? Aurait-il prêché l’abstinence sexuelle ? Aurait-il accepté que des vies humaines soient mises en danger pour que soit respectée une loi édictée par des hommes, fussent-ils chargés de parler en son nom ? À aucun moment, Jésus ne donne pouvoir à ses disciples de mettre bon ordre à la sexualité de leurs contemporains, et encore moins à intervenir dans l’intimité de ceux qui ne se réclament pas de son message.

Nous croyons que la prévention - quels qu’en soient les moyens - est un combat impératif au service de la vie. Plus que jamais, nous voulons nous y engager.

Patrick Sanguinetti, co-président et porte-parole de David & Jonathan,


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